(LP/G.M.) Athis-Mons, 1er février 2017. Dessaisi de ses délégations de 5e adjoint au maire, Julien Dumaine a fondé son propre groupe politique.


A 24 ans à peine, il est le petit caillou dans la chaussure de la majorité municipale. Ancien adjoint au maire Christine Rodier (LR), Julien Dumaine est devenu ces derniers jours l’électron libre du conseil municipal d’Athis-Mons. Démis de ses délégations le 1er février dernier, le jeune élu au look très strict avait rebondi en créant son propre groupe politique. Baptisée « Athis-Mons Espoir et Liberté », la nouvelle mouvance a déjà aspiré deux ex-conseillers municipaux de la majorité, Maryline Gressy et Sidney Fleury ainsi que Laure Lafond jusque-là adjointe au maire en charge du droit des femmes et de la petite enfance.
Un mini-séisme consécutif au décès brutal d’Antoine Guiseppone en décembre dernier. La disparition de l’emblématique 1er-adjoint a vite révélé des fissures au sein de l’équipe municipale. Et la nomination de Guénaël L’Helguen, simple conseiller municipal jusqu’alors, au poste laissé vacant a fini de lézarder l’édifice. Deuxième sur la liste Rodier lors des dernières élections, Julien Dumaine pouvait légitimement prétendre succéder à Antoine Guiseppone. « J’aurais accepté si on me l’avait proposé », glisse-t-il aujourd’hui tout en se défendant que cet épisode soit le déclencheur de sa scission.
« Je ne pouvais plus supporter l’opacité dans laquelle sont maintenus les élus de la majorité », précise celui qui s’est lancé en politique à 18 ans sous la bannière Debout la République (DLR), ancêtre de Debout la France (DLF), le parti de Nicolas Dupont-Aignan, avant de croiser la route d’Antoine Guiseppone et de rejoindre le parti Les Républicains (LR).
« Nous présenterons une liste en 2020 »

« Mme Rodier n’a pas respecté certains de nos engagements de campagne, poursuit ce diplômé en Histoire et Sciences politiques, récemment élu à la Métropole du Grand Paris. Nous étions une équipe jeune en politique. On dénonçait les pratiques de l’ancienne majorité. Aujourd’hui, nous sommes déçus de constater que les choses sont revenues au point où nous les avons trouvées à notre arrivée. » Sa nouvelle collègue de groupe, Maryline Gressy complète : « J’ai vite découvert une équipe où les adjoints au maire s’entre-dévoraient face à une maire complètement dépassée. »
De son côté, Christine Rodier tente de minimiser la portée de l’événement. « Julien Dumaine veut juste essayer d’exister, contre-attaque-t-elle. Président de groupe politique, ça fait bien sur une carte de visite. Il a toujours voté avec la majorité qu’il remet en cause aujourd’hui. » Reste que le jeune frondeur présente son nouveau groupe comme « une alternative sérieuse » à la politique de Christine Rodier. « D’autres élus vont encore faire scission et nous rejoindre, pronostique-t-il. Nous présenterons une liste lors des élections municipales de 2020. »
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Commentaire: À plusieurs reprises, Mme le Maire a fait valoir son incompréhension quant au fait que je votais autrefois en cohérence avec la majorité à laquelle j’appartenais. Comme rappelé par mes soins lors du dernier conseil municipal, celle-ci avait évoqué plusieurs fois la règle de fonctionnement suivante: “un adjoint, ça ferme sa gueule ou ça démissionne”, paraphrasant en cela le ministre J.-P. Chevènement. Ainsi, j’ai suivi cette consigne tant que j’appartenais à sa majorité. Je crois que cela est plutôt à mettre à mon crédit. 
Quant à la “carte de visite”, si les titres guidaient mes actes, j’aurais sans doute pu appeler mes collègues à me maintenir dans mes fonctions d’Adjoint au Maire, plutôt que de redevenir simple conseiller municipal.
Au-delà, mention particulière à ma collègue Maryline Gressy pour son premier passage dans la presse !