Neuf mois plus tard : DERICHEBOURG et la mairie s’expliquent face aux Athégiens

Neuf mois plus tard : DERICHEBOURG et la mairie s’expliquent face aux Athégiens

1er aout 2018. Un incendie de 48 heures frappait Athis-Mons  et le panache dit « panache cheminée » était visible depuis toute l’Ile de France.  1000 tonnes de produits brûlèrent sur 2000m2, et ce n’est que grâce à un temps particulièrement calme qu’une pollution atmosphérique toxique fut évitée. La cause de cet incendie reste inconnue. Seul constat: en cette fin juillet, le stock de ferrailles étaient particulièrement important et a été, sans doute, la cause de l’importance de l’incendie.
Notons que celui-ci, s’il est le plus impressionnant, est loin d’être le premier.

Rappelons que cette plateforme de recyclage des ferrailles est installée sur la commune d’Athis-Mons depuis 1966. Comme toutes les installations de valorisation des déchets, elle est soumise à la législation sur les installations classées pour la protection de l’environnement. Le site d’Athis-Mons dispose d’une autorisation d’exploiter délivrée par la Préfecture de l’Essonne ; il est à ce titre contrôlé très régulièrement par les services de l’Etat. Comme toute installation industrielle, le site doit respecter les prescriptions de son arrêté préfectoral.

Ce sont 6000 tonnes de ferrailles qui sortent quotidiennement du site via des péniches vers des aciéries françaises. 300 tonnes de ferrailles diverses arrivent quotidiennement  soit 12 camions par jour (70% des métaux qui entrent sur le site sont des ferrailles).
L’entreprise reconnait que les nouvelles piles au Lithium, quelquefois difficiles à trouver dans ces carcasses, méritent d’être surveillées car elles génèrent des incendies.

 

Début du discours officiel

L’entreprise Derichebourg a tenu à rendre compte, devant les habitants d’Athis-Mons et neuf mois plus tard, des résultats des différentes analyses imposées par les pouvoirs publics à la suite de l’incendie de 2018. (http://www.leparisien.fr/essonne-91/athis-mons-neuf-mois-apres-l-incendie-geant-derichebourg-face-aux-habitants-15-05-2019-8072775.php).
Ces analyses ont porté sur la qualité des eaux, celles de la Seine notamment, sur la qualité des sols et des végétaux et sur l’évaluation des risques sanitaires. Ces analyses ont été contrôlées par les pouvoirs publics.

Un message principal a été délivré suite à cette réunion:  aucune pollution n’a pu être induite par l’incendie. L’entreprise Derichebourg atteint déjà  la perfection en matière de prévention des risques – Toutefois, pour éviter un nouvel incendie, quelques travaux ont été recommandés… Pour atteindre une perfection parfaite ?
Mieux encore, l’entreprise va entreprendre des travaux pour limiter le bruit des broyeuses dont se plaignent les riverains.
Hélas, rien n’est dit sur la quantité de métaux ferreux qui tombent dans la Seine au moment du chargement sur les péniches et sur les 30% de matériaux qui ne sont pas des ferrailles.

Le Maire a chaudement félicité Derichebourg pour son attention aux revendications des riverains et sa participation à l’aménagement des berges et n’a pas caché son soutien sans réserve à cette entreprise : « Derichebourg est une entreprise propre qui ne pollue pas ».
En revanche, d’autres entreprises situées sur le quai sont de vilains pollueurs. Mieux encore, l’entreprise va sensibiliser les jeunes athégiens sur son métier de recyclage des métaux.

Fin du discours officiel

Autorisons nous désormais quelques réflexions personnelles:

 

Si Derichebourg était une entreprise propre, il n’y aurait pas besoin d’arrêtés spécifiques destinés aux entreprises polluantes ! De plus, cette unité industrielle de recyclage et de stockage de produits dangereux ou toxiques génère intrinsèquement des risques. D’autre part, la reprise de l’activité n’a été autorisée que partiellement par la préfecture le 10 septembre 2018, le retour à un fonctionnement du site à plein régime étant conditionné à la délivrance d’un arrêté préfectoral complémentaire… imposant justement la mise en œuvre de nouvelles mesures de sécurité.

En vérité, multiplier les habitations proches de cette entreprise, c’est, hélas, faire prendre des risques sanitaires à la population.
L’incendie a été moins générateur de pollution qu’on aurait pu le craindre mais cette activité quotidienne génère des microparticules néfastes. A l’heure où on s’inquiète de l’effet négatif des nano-polluants sur la santé, il est possible de s’interroger sur ceux générés par Derichebourg à Athis-Mons.

Ainsi en est-il des pollutions induites par le broyage de l’aluminium. Les carcasses de voitures contiennent de plus en plus d’aluminium (jusqu’à 150kg). Cet aluminium a subi des traitements qui ont p

our effet de renforcer un incendie. De plus, les mousses intégrées dans les carcasses dégagent des produits nocifs et les pneus, les carburants (essence ou gasoil) explosent en brûlant. On se souviendra de la pollution à l’aluminium survenue en 2017 chez Derichebourg, qui avait conduit à la fermeture de la déchèterie voisine par mesure de sécurité…

 
Toutefois, la société Derichebourg n’envisage pas de
déménager en dépit de cette implantation dans un milieu fortement urbanisé. Et
les pouvoirs publics ne semblent pas décidés à les y inciter puisque pour le
Maire dans le Parisien “Derichebourg
consent de gros efforts pour rendre un cadre plus agréable aux riverains et a
toujours été à l’écoute de la municipalité”
 (http://www.leparisien.fr/essonne-91/athis-mons-aucun-risque-toxique-apres-l-incendie-chez-derichebourg-17-05-2019-8074179.php)

il est à craindre un avenir sombre pour ce site qui se veut particulièrement
propre. Les prévisions climatiques prévoient des
inondations de plus en plus fortes et de plus en plus fréquentes dans les
années à venir. Personne ne nous parle des conséquences dramatiques en termes
de pollution en cas d’inondations importantes et répétées.

Julien DUMAINE – Geneviève DELSOL – Pierre FAURE

Quand qualité de l’air rime avec groupe scolaire… (Athégien mai 2019)

 

L’association Respire vient de publier une carte scolaire de la pollution de l’air en Ile-de-France. Celle-ci s’appuie sur les données récoltées par Airparif pour analyser la qualité de l’air autour des 15.250 établissements de la région (publics et privés, de la crèche au lycée).

Les résultats de cette étude rejoignent les alertes internationales lancées par l’UNICEF et sont préoccupants pour le Nord-Essonne. Athis-Mons ne fait malheureusement pas exception, notamment concernant les relevés de particules fines.

On le voit, au-delà des phénomènes environnementaux plus globaux, les enjeux de la pollution au niveau local demeurent importants pour la santé de nos enfants. La densification urbaine à outrance qui augmente toujours le nombre de véhicules en circulation et réduit les zones vertes n’y est sans doute pas étrangère.

Julien DUMAINE – Sydney FLEURY – Maryline GRESSY – Michel
BOURG – Julienne GEOFFROY – Kevin RAINHA – Benoit DESAVOYE

Urbanisme et santé publique (Athégien mars 2019)

Urbanisme et santé publique (Athégien mars 2019)

L’étude de Bruitparif, observatoire en Ile-de-France, vient de paraître. Elle révèle que 90% des habitants de la Métropole souffrent d’une exposition aux décibels supérieure à celle recommandée par l’Organisation Mondiale de la Santé.
Athis-Mons ne fait pas exception à la règle avec la présence de moyens de transports nombreux: ferroviaire, aérien et routier.

L’analyse détaillée de ce rapport estime à 13.60 le nombre de mois en bonne santé perdus sur notre ville en raison de ces nuisances. Au-delà des troubles auditifs, le sommeil est perturbé et les maladies cardio-vasculaires favorisées.
A ceux-ci se doublent les effets sur la santé induits par la dégradation de la qualité de l’air. Ces éléments prouvent que la densification urbaine se heurte à des questions de santé publique et pose le problème de l’exposition d’un nombre croissant d’habitants dans des zones déjà très peuplées.

Julien DUMAINE – Laure LAFOND – Sydney FLEURY – Maryline
GRESSY – Michel BOURG – Julienne GEOFFROY – Kevin RAINHA – Benoit DESAVOYE

A Savigny-le-Temple, le Sedif va créer une eau potable ultra-pure pour l’Essonne et le Val-de-Marne.(Le Parisien 04/02)

Une eau potable sans aucun résidu de micropolluants sortira bientôt de l’usine du Sedif à Sénart grâce à une technique de pointe, utilisée pour dessaler l’eau de mer. Elle alimentera les robinets de cinq villes de l’Essonne et du Val-de-Marne.

Plus aucune trace de pesticides, de perturbateurs endocriniens, de résidus de médicaments, de chlore et plus de calcaire qui entartre les appareils ménagers. Une eau potable ultra-pure sortira prochainement des robinets des habitants d’Athis-Mons et Juvisy-sur-Orge (Essonne), Villeneuve-le-Roi, Rungis et Ablon-sur-Seine (Val-de-Marne). Elle sera produite à Savigny-le-Temple dans l’usine d’Arvigny du Syndicat des eaux d’Ile-de-France (Sedif).
Les travaux préparatoires y démarrent ce mois de février pour installer un système traitant l’eau issue de la nappe calcaire du Champigny par « osmose inverse basse pression ». Cette technique est la plus aboutie pour filtrer l’eau. A l’aide de membres extrêmement fines en polymères, elle retire absolument toutes les micropolluants, au-delà des normes donc, même les minéraux. Elle ne laisse que la molécule d’eau, l’H2O. « Cela ressemble un peu à l’eau déminéralisée que vous mettez dans le fer à repasser, résume Anne-Laure Colon, chargée de mission au Sedif. C’est la technique utilisée pour dessaler l’eau de mer. »
« C’est le top du top pour garantir une eau de qualité exceptionnelle, sans plus aucun résidu de médicaments, d’hormones… », confirme Jacques Place, directeur de l’Eau au Département de Seine-et-Marne. Il n’y aura plus besoin non plus d’ajouter du chlore dans les tuyaux après filtration, comme aujourd’hui, car toutes les bactéries ont été retirées par les membranes.

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« Le chantier — 34 M€ — se déroulera en 2019 et 2020 pour une mise en service en 2021 », annonce Anne-Laure Colon. Entre 22 000 et 50 000 m³ d’eau ultra propre seront produits par jour à l’usine d’Arvigny à partir de sept forages à Voisenon et Vert-Saint-Denis puisant l’eau dans la nappe du Champigny.
Le liquide qui en sortira sera tellement pur que l’exploitant devra ajouter 30 % d’eau purifiée selon la méthode actuelle (charbon actif et chlore) pour la rendre réellement buvable.
Seuls hics : les micropolluants retirés par les membranes sont rejetés dans la Seine après la filtration ; et l’osmose inverse basse pression est une technique très chère. « En investissement comme en exploitation, confirme Jacques Place. Peu de monde peut s’offrir un tel équipement. C’est inaccessible à nos petits syndicats de l’eau seine-et-marnais par exemple. » Mais le Sedif n’augmentera pas le prix au robinet pour autant, assure le syndicat. Au contraire : le consommateur pourrait même en sortir gagnant puisque la forte réduction du calcaire dans l’eau diminuera ses dépenses liées à l’entartrage des appareils (surconsommation, remplacement…).
Une fois que la technique sera rodée à Savigny-le-Temple, le Sedif souhaite l’installer dans ses usines géantes de Choisy-le-Roi (Val-de-Marne) et Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis) qui alimentent une grande partie du sud, de l’est et du nord de l’Ile-de-France.

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Savigny-le-Temple, mardi 30 janvier. Les travaux préparatoires commencent en février. Le chantier est prévu en 2019-2020 pour une mise en service de cette eau ultra pure en 2021. LP/Marine Legrand

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Méry-sur-Oise (Val-d’Oise). Voici à quoi ressembleront à peu près les tuyaux avec membranes filtrant l’eau à Savigny. Cette usine du Sedif a une technologie un peu équivalente mais pas aussi efficace que ce qu’assurera l’osmose inverse basse pression à Sénart. SEDIF


source: http://www.leparisien.fr/savigny-le-temple-77176/a-savigny-le-temple-le-sedif-va-creer-une-eau-potable-ultra-pure-pour-l-essonne-et-le-val-de-marne-04-02-2018-7540575.php