Le dernier Conseil Municipal vit – mais nous commençons à y être habitués – le Maire se séparer de l’un de ses adjoints. Celui-ci a saisi l’occasion pour se fendre d’une bien belle tirade afin d’exprimer le fond de sa pensée concernant la gestion municipale (âmes sensibles s’abstenir). Il est regrettable qu’en raison des intempéries (chutes de neige), la presse n’ait pas été en mesure d’effectuer une retransmission de l’événement. Toutefois, son intervention ayant été diffusée sous format papier, vous la trouverez reproduite ci-dessous (avec son aimable autorisation):
Madame le Maire, une fois n’est pas coutume j’ai reçu par courrier recommandé une lettre datée du 26 Janvier me notifiant le retrait de ma délégation, sans aucun entretien ni contact préalable. Je l’ai découvert en même temps que la réception de mon dossier du Conseil Municipal, qui d’ailleurs ne comportait pas tous ces points afin qu’ils ne puissent faire l’objet d’un examen en commission. La manœuvre est grossière.
Les Athégiens ont été nombreux à pointer votre inaction au début de la période de crues. Qu’ils soient rassurés. Vous étiez à l’œuvre sur une mission prioritaire: préparer mon éviction. Mais aussi, nous le verrons plus tard, distribuer de nouveaux postes à vos partisans, car à Athis-Mons, le critère d’appartenance à la majorité est le fait d’être rémunéré ou non afin d’acheter leur silence et leur voix au Conseil Municipal.
Toutefois, j’ai cette fois-ci eu droit à une lettre d’accompagnement à laquelle je souhaiterais apporter quelques réponses.
Effectivement, comme vous l’écrivez, j’ai été élu en 2014 sur la liste “Tous pour Athis” afin de mettre en œuvre un projet de ville approuvé par les habitants dans les urnes. Je tiens d’abord à rappeler que dans le cadre des élections municipales, j’ai été démarché ainsi que plusieurs autres élus, par M. Antoine GUISEPPONE afin d’unir nos forces pour la ville, ayant initialement l’ambition de proposer aux Athégiens une liste indépendante. Mais le problème avec ce fameux “projet de ville approuvé par les habitants dans les urnes”, c’est que nous nous en écartons de jour en jour, et j’imagine que cette nouvelle suspension est intimement liée à ma prise de position au Conseil Municipal dernier à propos de la Cité de l’Air, un projet de densification contraire à nos engagements électoraux qui – je le rappelle – n’a été adopté qu’à une voix près.
Et j’insiste sur le terme “nouvelle suspension”. En effet, vous écriviez “Pour un certain nombre de raisons, votre qualité d’Adjoint au Maire et une délégation vous ont été maintenues”. Je pense qu’il est important que chacun ici sache que j’ai été privé en avril dernier de ma délégation à la jeunesse, aux sports et aux loisirs de façon manifestement illégale. Aussi, suite à mon recours au Tribunal Administratif de Versailles, vous vous êtes sentie contrainte de me réintégrer. Vous aviez en effet tenté de me rétrograder directement au rang de conseiller municipal, sans passer par un vote au conseil. Il est vrai que vous deviez être encore sous le choc de votre défaite face à M. Julien DUMAINE lors de l’élection au Conseil Métropolitain, le jour où vous aviez décidé de vous en séparer en tant qu’Adjoint au Maire. De plus vous m’aviez confié à l’époque ne pas souhaiter “passer pour la méchante aux yeux de la presse et des Athégiens”, vous escomptiez sans doute également racheter mon soutien au travers de l’indemnité associée, malheureusement je n’échange pas ma liberté pour un plat de lentille, que manifestement certains semblent ici apprécier.
Ce que vous semblez me reprocher par dessus tout serait “[ma] liberté et [mon] indépendance”. Choses qui ne datent pourtant pas d’aujourd’hui. En effet, il semble que pour vous réfléchir ce soit déjà désobéir. Ainsi, vous refusez tout compromis de majorité plurielle et toute différence de point de vue. Il est vrai que la liberté et l’indépendance sont des concepts qui vous sont assez étrangers. Un jour, il serait bon qu’au lieu d’hurler au complot, vous procédiez à votre propre remise en question. En effet, cela fait vingt ans, soit durant l’intégralité de votre carrière politique, qu’à vous entendre vous êtes entourée de traîtres ou d’ennemis. D’abord le concurrent Jacques GERING à partir de 2001 et tous ceux qui le suivirent; puis Christine DEPRET (qui a monté sa liste en 2008 et 2014); vous avez également tant écœuré votre ancienne tête de liste Jean-Claude GERMAN qu’il s’est rallié à l’équipe municipale socialiste; vous avez même réussi à provoquer une scission dans l’opposition avec Mme BIDAUD et M. ARMIRAIL entre 2008 et 2014. Ce qui s’est produit aujourd’hui avec vos anciens adjoints et conseillers Mesdames LAFOND, GEOFFROY, GRESSY et Messieurs DUMAINE, FLEURY, ETIENNE, BOURG (et j’oublie tous ceux qui ont démissionné plus tôt) n’est donc pas étonnant car il y a de nombreux précédents qui révèlent une incapacité manifeste à voir dans une simple divergence autre chose qu’un complot contre vous. Mais vous continuerez sans doute dans la victimisation puisqu’aujourd’hui, avec une équipe fragile à bien des égards, vous poursuivez la “chasse aux sorcières” et continuez de vous séparer de vos éléments les moins dociles.
Sur un autre plan, je tiens à préciser que j’ai été honoré d’exercer mes fonctions pendant près d’un an auprès des Anciens Combattants de la ville d’Athis-Mons (bien que vous m’ayez accordé cette délégation en punition, pensant qu’il s’agissait d’une voie de garage). J’ai appris à mieux connaître un certain nombre de personnalités très importantes et estimables par leur œuvre pour notre commune. Je profite de l’occasion qui m’est donnée pour dénoncer la situation très inconfortable dans laquelle vous m’avez placé lors des obsèques de M. Jackie CASTAILLET, Président de l’Union Nationale des Combattants (Athis-Mons) et Ancien Adjoint au Maire de 1983 à 1989, survenues le mois dernier. Que répondre à ceux qui s’interrogeaient sur votre absence et votre non représentation ? Au-delà, c’est aussi un manque de respect flagrant pour une personne qui a milité dans votre association depuis toujours et jusqu’à une date récente. Mes pensées ce soir vont à sa famille et à ses amis.
Ne nourrissant pas d’attachement particulier vis-à-vis d’un titre quelconque, ce qui n’a par ailleurs jamais cessé de vous étonner, je n’ai pas de consigne de vote particulière à donner. Je pense ne pas avoir à rougir de mon bilan d’Adjoint au Maire au service de la population, sur les deux domaines de compétences qui m’ont été confiés successivement pendant trois ans et demi. Toutefois, je reconnais n’avoir jamais fait partie de la petite cour qui vous entoure, et qui comme sous Louis XIV, en viendraient presque aux mains afin d’avoir le privilège de vous apporter votre mouchoir du matin. Il faut dire aussi que nous ne venons pas vraiment du même monde.
Et, puisqu’il nous faut, je cite, “clarifier la situation, tant pour les élus de la majorité et de l’opposition que les habitants”, je précise, une fois encore, que je ne souhaite plus être associé à votre action, par fidélité aux valeurs qui sont les miennes et qui sont partagées par tous ceux qui n’oublient pas d’où ils viennent.
Kevin RAINHA