Vous êtes nombreux a avoir apprécié notre dernière tribune sur la ZAC (Zone d’Aménagement Concertée) de la Cité de l’Air, et la densification attendue sur ce secteur. Toutefois, le format de cette parution ne nous a pas permis d’entrer dans les détails. Il paraissait utile que chacun puisse se forger un avis éclairé sur la question, via notamment l’analyse de l’étude d’impact annexée au dossier. C’est sur la base de ce document que le Conseil Municipal d’Athis-Mons fut amené à se prononcer sur l’aboutissement du projet, qui n’a été adopté qu’à une seule voix.
Concernant le bétonnage en région parisienne, l’Etat a bon dos. Toujours accusé de mettre la pression à de pauvres communes sans défense afin de faire aboutir des projets immobiliers et accroître la densification urbaine. Or, sur la cité de l’Air, il est à noter que les services de l’Etat ont, paradoxalement, rendu des avis très critiques recoupant nos objections à l’encontre du projet urbain envisagé. L’intérêt est double puisqu’on ne saurait accuser les agents de l’Etat de se livrer à de la polémique politicienne locale mais aussi car les rapports produits par ceux-ci existent et sont consultables.
Ainsi, s’il est aisé de répéter à qui voudra l’entendre que nos arguments n’en sont pas, il sera bien plus difficile de faire croire à tout un chacun qu’un rapport officiel constitue un faux.
Tout d’abord, ce dossier semble manquer de sérieux, est flou ou insuffisamment abouti. En témoignent les nombreuses erreurs ou approximations de forme qui le parcourent:
- Informations contradictoires sur le nombre de logements (tantôt 1050, tantôt 1400).
- Données contradictoires sur la pollution atmosphérique.
- Etude imprécise quant aux démolitions prévues et au diagnostic du patrimoine qui ne parait pas avoir été établi (“programmation précise et définitive n’est pas établie à ce jour” ; ” les démolitions dépendront de l’état de dégradation de chaque construction”).
- Alors que nous est vendu un écoquartier faisant belle part à la verdure, les services de l’Etat s’étonnent de l’absence [d’]‘”un diagnostic urbain et paysager de qualité [qui] est pourtant attendu pour ce site” ; De même, “le dossier mentionne une étude paysagère non jointe au dossier et conclut sansdémonstration à un impact paysager positif du projet”. On met donc en avant un futur environnement paysager mais cela reste au stade de la communication puisque aucun élément de preuve n’est fourni.
- Absence d’étude sur la perméabilité des sols jugée “prématurée” alors qu’il s’agit d’un enjeu majeur pour la ville au vu de sa configuration géographique (plateau) et du problème récurrent de déversement des eaux pluviales vers le bas d’Athis. La Cité de l’Air ayant aujourd’hui de bonnes capacités d’infiltration liée à la forte présence d’espaces verts, il conviendrait d’envisager les impacts de ce nouveau projet sur le reste de la ville.
- Comme le font remarquer les services de l’Etat, nombreuses incohérences de chiffres, cartes… audits sommaires ou absents, qui traduisent une certaine légèreté dans le document.
contradiction avec les dossiers techniques qui nous ont été présentés.
témoins d’une urbanisation aujourd’hui dépassée“.
On comprend dès lors l’avis de la commune: l’habitat individuel est dépassé, une marque de l’ancien temps. Il faut en faire un musée et passer à l’ère du logement collectif, plus dense et efficace.Ajouter 42 logements par hectare soit environ 3 personnes par logement pour les 33 hectares de ZAC nous amène à 4000 habitants supplémentaires. Les équipements publics, saturés (écoles, crèches etc.), ne peuvent plus répondre à cette augmentation de la population, a fortiori en tenant compte de l’actualité médicale du secteur, avec la restriction sévère de l’offre de soins (fermeture annoncée de l’hôpital de Juvisy, fermeture de la clinique Caron)… Sans parler des transports en commun, que l’étude d’impact associée juge satisfaisants (ce ne sera sans doute pas l’avis des usagers athégiens).
les rues principales adjacentes qui mènent à la RN7.
hydrocarbures et produits chimiques que la nécessité de les communiquer n’est applicable que dans le cadre de la création ou de l’extension d’équipements publics. On apprend donc en creux qu’aucun équipement public n’est prévu sur la zone, ce qui pose question quant aux capacités d’absorption de cette nouvelle population par les
équipements existants, déjà contraints.
En bref, j’espère que vous y verrez désormais un peu plus clair sur ce dossier. Ceci étant dit, la plupart d’entre vous auront déjà eu une réaction d’instinct, lors de l’annonce des sociétés intervenant dans ces opérations: le bailleur social immobilière 3F (I3F, propriétaire des terrains), et l’aménageur SORGEM. Les deux opérateurs du quartier du Noyer Renard. Tout un symbole.Nous tenons les documents cités à la disposition de ceux qui en feront la demande.
bonjour,
Enfant de la cité de l'air jusqu'en 2001, je m'inquiète de ce qu'il se profile…
si des actions/reflexions sont en cours j'aimerais y prendre part.
Ou en est on ? Comment prendre part aux actions ?