Inondations : une digue menace à Draveil, des habitants évacués à Athis-Mons (Le Parisien 28/01)

Inondations : une digue menace à Draveil, des habitants évacués à Athis-Mons (Le Parisien 28/01)

Alors que la Seine doit atteindre son pic à Paris la nuit prochaine, en Essonne, Draveil, Corbeil-Essonnes, Vigneux-sur-Seine, Athis-Mons et Crosne sont les villes les plus touchées par les inondations de ces derniers jours.

« La Seine poursuit sa crue, son pic est attendu en milieu de journée ce dimanche, annonce la préfecture dans un communiqué. La hausse des niveaux est lente (0.5cm /heure) mais continue. »
Selon les services de l’Etat, il reste des points de vigilances, notamment sur les bords de Seine et dans les zones de confluence comme celle de l’Yerres où dans les zones inondées les niveaux montent lentement en fonction de celui de la Seine ou comme celle de l’Essonne qui pourra connaître de légers débordements, dans le centre-ville de Corbeil-Essonnes.
« Les zones inondées vont se maintenir et s’étendre en fonction de la hausse du niveau de la Seine, ajoute la préfecture. Il est recommandé d’être vigilant et de respecter les consignes de prudence. » Cinq villes du département sont principalement touchées. Tour d’horizon.
Athis-Mons, une vingtaine d’habitants d’une résidence du quartier de la Plaine-Basse ont été évacués samedi. Enedis devait couper l’électricité car le compteur principal n’était plus qu’à quelques centimètres au-dessus du niveau de l’eau. « On a préféré s’organiser en journée plutôt que de faire ça dans l’urgence la nuit », indique-t-on en mairie. Les habitants ont été aiguillés vers un gymnase de la ville. « Le problème c’est que la décrue va prendre du temps donc les situations vont s’éterniser un peu partout », commente François Durovray, le président (LR) du conseil départemental.
Crosne, dans l’allée Henri-Sueur, la moitié des quinze maisons ont été abandonnées par les habitants. Les autres ont des maisons sur pilotis. Mais si l’Yerres monte encore de trente centimètres la rue sera privée d’électricité aussi.
Draveil 500 foyers installés avenue de Paris, de Beaumont et rue Kruger sont sous surveillance étroite. Car la digue de la Fosse-aux-Carpes, fait face à une forte pression d’eau et quelques brèches pourraient apparaître. En sondant cette butte, l’Agence des espaces verts, a estimé qu’elle pourrait présenter une certaine fragilité. La préfecture de l’Essonne et la ville de Draveil ont été alertées dès vendredi soir. Samedi matin, les habitants ont été prévenus par des agents municipaux. « Nous leur avons demandé de ne pas dormir au rez-de-chaussée et de surélever tout ce qui pouvait l’être, ainsi que de garer leurs voitures ailleurs, a indiqué Georges Tron, le maire (LR) de la commune qui se veut rassurant. Mais c’est avant tout de la prévention, il n’y a rien qui laisse entendre qu’il y a un risque immédiat. »
Corbeil-Essonnes, dans la rue proche de la piscine et longeant la Seine, les maisons sont encore préservées, mais les habitants ne peuvent plus circuler sans des cuissardes.
Vigneux-sur-Seine, le principal problème se situe au niveau du lac de Montalbot où une canalisation d’eaux usées sature. Ce tronçon qui relie la vallée de l’Orge à Valenton (Val-de-Marne) déborde et pollue le lac, à raison d’1m3 d’eau sale par seconde.

Athis-Mons se prépare au pic de crue de la Seine (Le Parisien 25/01)

Un an et demi après les inondations de l’été 2016, les habitants des berges de Seine doivent faire face à une nouvelle montée des eaux. Quelques personnes âgées ont été évacuées. Des entreprises ont fermé.

Quai de l’Orge, à Athis-Mons, on ne se déplace plus sans ses bottes en caoutchouc. Un peu fébriles, souvent résignés, les habitants de ce quartier menacé par la montée des eaux de la Seine, attendue durant les prochains jours, se préparent à vivre une nouvelle galère.
« Je viens à peine de refaire les peintures chez moi, suite aux dégâts des inondations de juin 2016, témoigne un père de famille qui réside rue de la Plaine-Basse. On tente de barricader avec des sacs de sable. On a surélevé les meubles et l’électroménager qui se trouvent au sous-sol et on attend. »

Un peu plus loin, une passerelle en bois montée sur parpaings vient d’être installée à l’entrée de la résidence Les Rives d’Athis-Mons. « Là c’est encore sec mais on sait que demain ou samedi, on sera inondés », souffle une habitante. Un peu plus loin, c’est le sous-terrain de la gare RER, envahi par les eaux, qui a été fermé.
Gilet jaune sur le dos, Christine Rodier, maire (LR), patrouille avec ses équipes le long de ces berges désormais fermées à toute circulation automobile. « Les gens restent calmes, constate-t-elle. De notre côté, nous faisons le maximum pour anticiper le pic de crue qui se profile. »

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Athis-Mons, ce jeudi. Rue de la Plaine-Basse, des habitants tentent de se protéger de la montée des eaux comme ils le peuvent.LP/L.D.

Deux octogénaires évacués

Deux octogénaires résidants dans le secteur ont ainsi été évacués de leur domicile à titre préventif. Une décision prise par la cellule de crise de la ville activée dès lundi. « Ces personnes ont été identifiées grâce à notre service senior, précise le cabinet du maire. Elles éprouvent des difficultés à se déplacer seules et il est plus sage d’anticiper leur déplacement que d’agir dans l’urgence. »
Pour faire face à toutes les éventualités, le gymnase Argant a été réquisitionné. Cinquante lits y sont installés afin d’héberger des familles qui auraient à quitter leur domicile. En cas de coupure d’eau, les habitants pourront également y trouver des sanitaires et des douches.
Quai de l’Industrie, toutes les entreprises ont cessé leur activité depuis ce mercredi midi. Une décision prise par la ville après l’inondation totale de la chaussée par les eaux de la Seine. « Notre crainte pour les prochaines heures concerne le réseau d’assainissement, poursuit Christine Rodier. Le trop-plein d’eau va remonter sur les chaussées et dans les habitations. Cela peut représenter un vrai danger. »
Même si les eaux de la Seine sont attendues dans les prochaines 48 heures à des niveaux quasi-identiques à ceux des inondations de juin 2016, l’Orge, qui traverse la ville, se montre moins capricieuse. De quoi espérer une décrue plus rapide.

Athis-Mons : une soirée réunit 1 500 personnes au lieu de 500, la mairie va porter plainte (Le Parisien 23/01)

Une fête a été annulée ce week-end à Athis-Mons après que la police a découvert que 1 500 personnes y participaient au lieu des 500 annoncés.

La fête organisée ce vendredi à Athis-Mons a été un temps menacée. Puis validée. Avant d’être finalement interrompue définitivement par les forces de l’ordre. Car l’organisateur de l’événement avait loué de manière légale l’entrepôt situé près de la gare RER où il devait se dérouler. Qui plus est, il avait aussi annoncé moins de 500 invités, ce qui lui permettait de ne pas avoir à demander d’autorisation à la mairie ou à la préfecture.
Mais relayé dès les jours précédents sur les réseaux sociaux en tant que « rave-party », cet événement avait attiré l’attention des policiers du commissariat local, qui ont donc bloqué l’accès vendredi soir aux fêtards, avant de se rendre à l’évidence : pour 500 convives, sur invitation, l’organisateur était « dans les clous ».
La soirée a donc pu se dérouler, mais le volume sonore a dérangé de nombreux voisins qui ont appelé au 17. Les policiers sont donc intervenus vers 4h30 pour faire cesser le tapage nocturne. C’est là qu’ils ont découvert que plus de 1 500 danseurs occupaient les lieux et que d’autres groupes arrivaient encore par vagues successives.
Une réunion avec la police, la municipalité et la préfecture est prévue ce mardi. « Nous allons déposer plainte pour l’organisation d’une rave-party sauvage », indique d’ailleurs le cabinet de la maire (LR) d’Athis-Mons. Une enquête est d’ailleurs ouverte depuis dimanche pour tapage nocturne et organisation d’une rave-party sans autorisation. Du matériel de sonorisation a été saisi ce week-end.

Essonne : les quartiers fondent pour les glaces Oscar (Le Parisien 23/01)

Depuis ce lundi, et la mise en ligne d’un documentaire sur le site Streetpress, Nanou fait le buzz sur les réseaux sociaux. Depuis 34 ans, elle perpétue la tradition familiale des glaces Oscar… un glacier ambulant fondé par son grand-père.

Sa petite musique trotte encore dans toutes les têtes. Depuis ce lundi, et la mise en ligne d’un reportage sur le site Streetpress, le glacier star des quartiers et des camps de gens du voyage en Essonne et dans le Val-de-Marne fait le buzz sur Internet. Au volant de son camion bigarré, Nadine, que tout le monde appelle « Nanou », perpétue une tradition familiale née il y a plus 50 ans.
« J’ai découvert les glaces Oscar lorsque j’étais en reportage à Grigny, confie le journaliste Matthieu Bidan qui réalisé le documentaire avec sa collègue Inès Belgacem. Des personnes différentes m’en ont parlé à plusieurs reprises, je me suis dit qu’il y avait une belle histoire à raconter. »
La belle histoire commence de manière tragique, au milieu des années 1970 à Savigny-sur-Orge. « Mon grand-père est décédé au tout début de l’aventure, raconte Nanou. Ma grand-mère, qui allait chercher le lait à la laiterie d’à côté pour fabriquer ses glaces, a choisi de lui rendre hommage en utilisant son prénom. »
Au fil des années, la charrette de la grand-mère se transforme en camionnette. « Quand mon père est arrivé d’Italie, il a travaillé comme maçon, poursuit-elle. Il a travaillé sur de nombreux chantiers comme, par exemple, celui des Grands ensembles à Massy. c’est là qu’il s’est dit qu’il fallait rendre les glaces accessibles à tout le monde. » Le concept des glaces Oscar était né.
De Savigny-sur-Orge à Grigny, en passant par Athis-Mons mais aussi Vitry-sur-Seine, Choisy-le-Roi ou encore Thiais dans le Val-de-Marne, Nanou multiplie les arrêts dans les quartiers réputés sensibles et sur les campements des gens du voyage. « Il ne m’est jamais rien arrivé, assure-t-elle. Tout le monde sait que je viens pour donner du plaisir. »
Pour réaliser son film, Matthieu Bidan a dû suivre son rythme effréné. « Nadine file de cité en cité et sur place, elle ne reste que très peu de temps, détaille-t-il. Il fallait faire vite pour tourner les images. »

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« Nanou » compte même des clients célèbres, elle pose ici aux côtés du chanteur Kendji Girac./DR

« Tous les anciens ont connu les glaces Oscar »

A Grigny, dans le quartier de la Grande-Borne, le glacier « express » est encore dans toutes les mémoires. « Tous les anciens ont connu les glaces Oscar, s’exclame Kizo, un des « grands frères » du quartier. Quand on était petits, on voulait tous notre glace. Alors, dès qu’on voyait le camion arriver ou dès qu’on entendait la musique, on montait en vitesse voir nos parents pour qu’ils nous donnent une pièce. Il fallait faire vite car le camion ne restait pas longtemps. »
Avec ses glaces « pas chères », Oscar est rapidement devenu la star de la Grande Borne. « A l’époque, les seuls qui entraient dans le quartier, c’était les pompiers, la police, les ambulances… et les glaces Oscar », ajoute celui qui a créé le No Joke Training, une discipline qui mêle musculation, sports de combat et endurance.
Au début des années 2000, les glaces Osacr ont compté jusqu’à dix camions pour assurer toutes les tournées. Aujourd’hui, Nanou perpétue seule la tradition. « Je fais ce métier depuis mes 16 ans, glisse la quinquagénaire avec nostalgie. Les glaces Oscar, c’est un peu comme mon deuxième enfant. »