Ci-après, un extrait de la lettre récapitulant les raisons de mon départ de la majorité et qui explique pourquoi je n’ai pas souhaité être maintenu dans mes fonctions d’Adjoint au Maire.



Madame, Monsieur,
Je souhaitais vous fournir quelques
explications sans doute bienvenues à la suite des
événements survenus à
l’occasion du dernier Conseil Municipal. Celui-ci a notamment  vu mes
fonctions d’Adjoint au Maire prendre fin suite au retrait de mes délégations
par Christine RODIER, celle-ci préférant certainement prendre les devants
plutôt que d’attendre ma démission.
Elu à Athis-Mons en seconde position sur
la liste victorieuse lors des élections municipales de 2014, alternance en
laquelle beaucoup plaçaient énormément d’espoirs, j’exerçais jusqu’il y a peu
mes fonctions dans des délégations très prenantes (vie quotidienne, voirie,
développement urbain, hygiène et sécurité).
 Extrêmement investi sur les
missions qui me furent confiées, ne comptant ni de mon temps ni de mon énergie,
beaucoup d’entre vous peuvent témoigner de ma motivation et de ma capacité de
travail : réunions le jour, rencontres avec les riverains et réunions publiques
en soirée, et représentation sur les
événements le week-end pour aller au
contact de la population. Presque trois années de ma vie au service de
l’intérêt général.
Toutefois, le bafouement des principes qui
présidèrent à notre élection au sein du Conseil Municipal et mon échec
manifeste à infléchir la politique depuis l’intérieur devinrent rapidement
difficiles à supporter :
 chacun peut constater aujourd’hui la déception de nombreux Athégiens,
la souffrance du personnel communal , l’inaptitude chronique du Maire à
s’entourer, voire même à gouverner. Aussi, et en dépit de l’alternance, les
choses semblent revenir au point où nous les avions trouvées à notre arrivée.
Parmi les raisons qui me poussèrent à
vouloir quitter mes fonctions, le traitement réservé au directeur des services
techniques, M. HALAOUI, occupe sans doute une place toute particulière. Pendant
deux ans, lui et moi avons travaillé main dans la main et je peux attester de
son implication hors du commun au service de la ville et de son projet. Il ne
reculait devant aucun sacrifice, et à de nombreuses reprises nous avons tenu
des réunions en dehors de son temps de travail, y compris à la nuit tombée.
Mieux encore, je suis en mesure de certifier que cette personne était à
l’origine de la quasi-intégralité des projets accomplis et à venir de la municipalité.
Pourtant, cela ne l’a pas empêché d’être humilié à de nombreuses reprises pour
enfin voir son contrat rompu. Après tout, il n’était pas dans les petits
papiers de certaines personnes en bonnes grâces… Aujourd’hui, je demeure fier
d’avoir soutenu jusqu’au tout dernier moment cet homme de grande qualité,
véritable visionnaire d’une trempe dont manquent cruellement nos
administrations centrales. Rétrospectivement, je n’hésite pas à affirmer que
les meilleurs moments de mon mandat furent vécus en sa compagnie, lorsque nous
dessinions la ville de demain et réfléchissions à des projets d’envergure, bien
éloignés de la terne épicerie politicienne de gestion du quotidien. Ce sont
sans doute ces réunions qui me donnaient l’impression de faire avancer les choses
sur le plan global et qui m’empêchaient d’ouvrir les yeux sur certains travers
dont l’ampleur ne faisait que s’accroître au fil du temps.
L’ingratitude à l’égard du directeur des
services techniques est caractéristique de certaines méthodes de fonctionnement,
son cas étant loin d’être isolé. Après tout, que lui reprochait-t-on ? D’avoir
réussi l’exploit de livrer en moins de 4 mois une salle des fêtes devant
accueillir les vœux 2017 à la population ? A ce sujet, beaucoup remarquèrent
lors du discours tenu à cette occasion que pas un mot de remerciement ne fut
prononcé à l’égard du personnel des services techniques alors même que les
objectifs fixés relevaient de l’impossible. Parallèlement, sans doute dans le
cadre d’un amalgame, chaque Adjoint au Maire a été remercié nommément à
l’exception de moi-même, élu du secteur concerné. Pourtant, le DST n’a pas
toujours été traîné dans la boue, loin de là. Mais il en va de lui comme des
autres et il est très difficile de travailler avec une personne lunatique qui
peut vous porter aux nues pour mieux vous vouer aux gémonies le lendemain. Je
crois que cette attitude est en tout cas révélatrice de facultés de jugement
assez limitées, ce d’autant qu’elle a été appliquée à tous ceux qui étaient au
service de notre cause sans aucune mesure des sacrifices consentis par chacun.
Comme j’ai pu l’affirmer au cours du
dernier Conseil Municipal, je regrette aujourd’hui de ne pas m’être insurgé
plus tôt ou plus vivement face à certaines pratiques. J’ai été témoin de scènes
au cours desquelles des élus ont été traités de façon inacceptable, avec des
propos et un ton dépassant les limites du respect dû à la personne. Toujours,
le sentiment que beaucoup convoitaient notre place était savamment entretenu,
couplé à d’incessantes menaces sur une possible déchéance de nos
fonctions.  Finalement, il aura fallu attendre que je sois moi-même
victime avant de réagir. Je n’évoque même pas les tendances dictatoriales
masquées par de beaux sourires, qui amenèrent jusqu’à l’éviction de certains
collègues sur un simple coup de tête. Pire, j’ai souvent essayé d’apaiser les
tensions auprès des uns et des autres, en minimisant parfois les propos qui
pouvaient être tenus en leur absence. Jeune et passionné, je crois que je
m’illusionnais volontiers moi-même, y compris sur certaines choses que je
refusais de voir et qui n’étaient que la résurgence de certaines pratiques
contre lesquelles nous nous étions insurgés avant d’accéder aux
responsabilités. C’est sans doute aujourd’hui la raison pour laquelle la
plupart des élus sont volontairement maintenus dans l’ignorance concernant la
plupart des dossiers. Ce culte du secret, au départ simple tendance dont la
justification était bien souvent le manque de confiance du Maire en sa propre
équipe, n’a fait que s’aggraver avant de devenir la règle.
Pour en revenir à mon exemple personnel et
au-delà de la campagne de calomnie lancée contre moi visant sans doute à me
faire disparaître de la vie municipale par écœurement,  j’ai appris qu’il
avait été exhumé (suite à la fouille de mon bureau) un vieux parapheur (que
j’avais traité par ailleurs) qui devait servir de “preuve” de mon
incompétence à l’égard de mes collègues et de l’extérieur. Il est assez cocasse
que le Maire puisse se permettre d’émettre le moindre jugement à l’égard de mon
travail, elle dont les capacités à gouverner restent encore à démontrer. Pour
autant, ce type de méthodes ne m’étonne guère plus aujourd’hui  dans la
mesure où il a été porté à ma connaissance que l’on avait déjà commencé à
constituer un dossier contre moi.
Le dernier point de désaccord important
fut le refus de ma part de cautionner le véritable coup d’état opéré par
l’administration sur la gestion de la ville d’Athis-Mons.  Les élus ont
ainsi été progressivement écartés des décisions au profit du cabinet et d’une
direction générale dont les sympathies sont parfaitement connues. Cette
organisation confiant le pouvoir à une poignée de personnes non-élues constitue
un véritable mépris des électeurs car nous n’avons pas été portés aux
responsabilités pour se borner à un rôle d’apparat. Je crois qu’à l’inverse –
même si cela déplait à Christine RODIER qui souhaiterait conserver les pleins
pouvoirs -, de nombreux agents étaient très heureux de pouvoir travailler au
contact de leurs élus, fonctionnement qu’ils avaient fini par oublier et que
certains n’avaient même jamais connu. Pour ma part, je ne me prosternerai
jamais devant un membre de la direction.
Comme certains d’entre vous le savent
déjà, j’ai songé sérieusement à renoncer afin de mettre mes talents au service
d’une cause moins ingrate que la politique. Je précise d’ailleurs à l’attention
de ceux qui me traitent d’opportuniste qu’en toute cohérence avec ce qui
précède j’ai également quitté mon emploi salarié au Département, me retrouvant
ainsi sans revenus. Toutefois, les nombreux messages de soutien des uns et des
autres et surtout l’entretien de rumeurs me concernant me poussèrent à
retourner dans l’arène et à siéger au Conseil Municipal du 1er février, ne
souhaitant pas être jugé par contumace comme il était attendu.
A l’occasion de ce conseil inhabituel,
j’ai appelé mes collègues à ne pas me maintenir dans mes fonctions (ne
souhaitant plus travailler avec Christine RODIER) et j’ai annoncé que je
siégerai désormais en indépendant. Je me suis ensuite présenté contre le Maire
à la nomination pour la Métropole du Grand Paris où j’ai accompli l’exploit de
la vaincre au sein de son propre conseil municipal (16 voix contre 15 et 4
bulletins blancs). A ma connaissance, je ne crois pas qu’il existe de précédent
en France et cela témoigne d’un grave problème de légitimité. Cela prouve
également que je suis loin d’être isolé et que mon analyse est partagée par la
majorité.
Emu par ce choix de mes collègues, leur
confiance m’oblige désormais. Après un tel plébiscite, il ne m’est en effet
plus possible de reculer et de les abandonner à leur triste sort. Laure LAFOND,
Adjointe au Maire en charge de la petite enfance et du droit des femmes, ainsi
que deux conseillers municipaux (Maryline GRESSY et Sydney FLEURY)  m’ont
d’ores et déjà rejoint. Ensemble, nous avons créé le groupe indépendant
“ATHIS-MONS: Espoir & Liberté” au sein du Conseil Municipal.
Mais mon message ne serait pas complet
sans un remerciement à tous ceux avec lesquels j’ai été amené à travailler. Je
crois pouvoir avancer – n’en déplaise à certains – que mon bilan est plutôt
solide. Des messages qui me parviennent, j’imagine également que j’étais
relativement apprécié par le personnel et la population, ce qui me touche énormément.
En effet, je n’hésitais pas à formuler des refus ni à signifier clairement mon
mécontentement sur certains dossiers lorsque nous rencontrions des problèmes
d’exécution. Toutefois, j’ai toujours essayé d’être juste et bienveillant et
j’imagine que cela me vaut aujourd’hui cette reconnaissance.  A ce propos,
j’ai notamment une pensée pour l’ensemble du personnel des services techniques
qui réalise un travail formidable bien que critiqué en permanence de façon
injustifiée. Bien souvent, la volonté ne faisait pas défaut mais les moyens
attribués étaient clairement inadaptés à l’accomplissement de leurs missions…
ces mêmes missions étant bien souvent confiées par des donneurs de leçons qui
se bornent à fixer des objectifs qu’ils seraient bien en peine d’atteindre par
eux-mêmes.
Aussi, n’hésitez surtout pas à prendre
contact avec moi par le biais de cette adresse personnelle [ athis.espoir.liberte@gmail.com ] (l’accès à mon
adresse mairie m’ayant été retiré en représailles) car je serai plus que ravi
d’échanger avec vous.
Vous l’aurez compris, ma détermination ne
présente pas la moindre faille. Entouré de mes collègues, je me battrai sans
relâche pour défendre cette ville d’Athis-Mons qui m’a vu naître. Bien entendu,
celle-ci connaît son lot de problèmes et est bien loin de constituer un idéal
de cité parfaite. Mais, plus important, elle abrite surtout nos souvenirs, nos
amis ou notre lieu de travail. C’est ici et nulle part ailleurs, en première
ligne de tant de ces difficultés qui traversent notre pays, que se trouve mon
foyer.
Maintenant… et pour toujours.
Bien cordialement,
Julien DUMAINE
Conseiller de la Métropole du Grand Paris
Conseiller Territorial EPT12 Grand Orly
Seine Bièvre
Conseiller Municipal d’Athis-Mons,
Président du groupe “Athis-Mons: Espoir & Liberté”

Ancien Adjoint au Maire