Le Droit au logement (Dal) a réuni près de 200 personnes pour manifester devant le ministère de la transition écologique et solidaire à Paris (VIIe) mercredi dernier contre l’expulsion des familles installées sur ce terrain. Elles peuvent désormais rester jusqu’à la décision de justice qui interviendra le 5 septembre.
« Nous avons gagné un peu de délais avant que les premières expulsions aient lieu. » Simon, de l’association Droit au logement (DAL) est soulagé que la préfecture de l’Essonne ait entendu leur voix. Mercredi 12 juillet, ils étaient prêts de 200 rassemblés devant le ministère de la transition écologique et solidaire, à Paris (VIIe) pour manifester contre les expulsions de 11 familles, de la cité de l’air à Athis-Mons. Le quartier pavillonnaire appartient à la Direction générale de l’aviation civile (DGAC qui dépend du ministère de Nicolas Hulot) et est occupé, illégalement, depuis deux ans, par des familles syriennes, slovènes, françaises, italiennes…
«Nous avons peur de devoir partir »
Sur la quarantaine d’habitations, onze sont menacées d’expulsion. « Nous avons vraiment peur de devoir partir demain » souffle Laila, entourée de ses six enfants et de son mari Hussain dans son salon douillet et bien tenu.
La famille vit dans un petit pavillon blanc de la rue Henri-Gourmelin, depuis un an et demi. Après avoir fui la Syrie et traversé de nombreux pays, ils sont arrivés à Athis-Mons par hasard. « Nous vivions dans la rue et un homme nous a proposé cette maison en échange de 1600€ », raconte le père de famille. Laila souffre de polyarthrite rhumatoïde, une maladie des articulations qui l’oblige à se rendre souvent chez le médecin et à se faire des injections régulières de médicament.
Un sursis jusqu’au 5 septembre
« Si nous devons partir, nous aimerions que ce soit dans une maison et qu’elle soit près d’un hôpital », indique Nagham, l’aînée de 14 ans. Avec sa sœur cadette âgée de 12 ans, elle apprend le français. Son père souhaiterait que tous ses enfants puissent « recevoir un apprentissage et une éducation française ».
« Il ne faut pas rompre les liens qui ont été créés avec l’école », insiste Simon du DAL. Nous demandons des solutions de relogement et pas l’hôtel. » Les familles peuvent, en tout cas, rester dans le quartier jusqu’au 5 septembre, date de l’audience du juge de l’exécution. Le DAL promet quant à lui d’interpeller à nouveau le ministre, et la DGAC.