Pourquoi nous nous sommes abstenus de voter cette délibération.
Il nous est demandé de voter une dérogation pour 12 dimanches soit le nombre maximal possible.
La délibération qui nous est soumise aujourd’hui sur cette dérogation n’est pas un sujet nouveau :
- C’est l’empereur romain Constantin qui impose le repos dominical en 321.
- Montesquieu et Voltaire s’en prenaient déjà aux effets pervers, moraux ou économiques, de ce jour oisif.
- L’Empereur Napoléon avait refusé à Portalis le 5 mars 1807 le fait de généraliser le repos dominical dont bénéficiaient les fonctionnaires.
Pour mémoire les magasins d’alimentation peuvent déjà ouvrir le dimanche jusqu’à 13h00 sans dérogation. Nous parlons donc de permettre d’ouvrir tout le dimanche après-midi compris.
Une dérogation pour pratiquement 1 dimanche sur 4 (23%), est-ce encore de l’ordre de la dérogation ?
Ce vote est pour nous au croisement de sujets très importants, pour certains pratiquement des choix de société.
1/ Le droit au repos des salariés
En l’état il est assez bien protégé. Il faut l’accord des partenaires sociaux, il se fait sur la base du volontariat écrit et avec la possibilité de changer d’avis.
Nous sommes conscient que pour la plupart des salariés qui travaillent le dimanche c’est au fond une occasion d’accroître leur pouvoir d’achat de façon significative.
Si il faudra rester vigilant face à ce risque à l’avenir nous considérons que dans l’immédiat il est contenu.
2/ L’équilibre économique de notre tissu commercial
Est-il cohérent de défendre la présence dans nos différents quartiers de petits commerces ou surfaces petites et moyennes qui amènent de l’animation dans les différents lieux de vie de notre ville et dans le même temps d’ouvrir les vannes aux centres commerciaux situés en périphérie, ce qui ne peut qu’affaiblir les commerces que certains élus prétendent défendre…
Pour mémoire jusqu’à une certaine surface les commerces alimentaires de détail peuvent ouvrir le dimanche jusqu’à 13h00 sans nécessité de dérogation. Dans beaucoup de ville cela permet à ces commerces de conserver un avantage sur les surfaces plus grandes.
3/ Nous pensons que les Athégiens ne sont pas que des consommateurs.
- Il est important de conserver des parenthèses non marchandes.
- Il faut multiplier les moments où les familles et les Athégiens peuvent se retrouver pour échanger, se retrouver, faire du sport, se balader au sein même de notre commune.
- C’est dans cet esprit que nous souhaitons un équipement sportif en entrée de ville en lieu et place d’un nième centre commercial dont le modèle est qui plus est dépassé.
- C’est pourquoi les berges de Seine qui n’ont pas évolué depuis plusieurs mandats consécutifs devraient être améliorées pour proposer au moins quelques amorces de promenades.
- Les petits Athégiens sont déjà obligés de faire la queue dans les cantines faute de place, nous voulons leur offrir autre chose que la queue aux caisses le dimanche après-midi. Il faut favoriser des moments de culture, de loisirs, de plein air, avec leurs parents dans leur ville. Pas seulement comme la ville sait le faire à Noël.
- C’est pourquoi nos salles de spectacles doivent être valorisées et si les médiathèques pouvaient ouvrir de temps en temps le dimanche (sous réserve évidemment d’un accord avec les personnes qui les font fonctionner) Athis-Mons offrirait à ses habitants autre chose que faire ses courses comme type de sortie.
Nous ne sommes pas contre le travail le dimanche mais nous nous abstiendrons face à une ville incapable depuis des années de voir dans les Athégiens autre chose que des consommateurs et qui ne propose pour le dimanche que de valider le nombre maximum de dimanche dérogatoires au grand bénéfice surtout des centres commerciaux.