Vingt-quatre communes pour un total de près de 700 000 habitants. Créé officiellement le 1
er janvier 2016, en parallèle de la Métropole du Grand Paris (MGP),
le Grand-Orly Seine Bièvre fait grincer des dents. Depuis plusieurs mois, les maires des communes de l’Essonne membres (*) de cet établissement public territorial (EPT) affichent volontiers leur découragement face au fonctionnement de cette énorme entité administrative.
En fin de semaine dernière, Eric Mehlhorn, maire (LR) de Savigny-sur-Orge, a même choisi d’évoquer le sujet lors de son discours des vœux à la population. « Le statut et les contraintes budgétaires propres aux intercommunalités ne permettent ni de dégager le haut niveau d’investissement dont notre territoire a besoin, ni d’assurer l’excellence des services du quotidien que sont en droit d’attendre nos administrés », a lancé l’élu.
La mise en place de la vidéoprotection retardée à Athis-Mons
« Il ne s’agit pas de torpiller ce qui existe mais 24 villes qui doivent se mettre d’accord, ce n’est pas aisé », souligne Pascal Noury, maire (DVG) de Morangis. « Les intérêts sont très différents entre des villes qui frôlent Evry et d’autres limitrophes de Paris, ajoute un collaborateur de Christine Rodier, maire (LR) d’Athis-Mons. On a parfois du mal à s’entendre. Les dossiers sont souvent renvoyés de réunion en réunion. A Athis-Mons, c’est le déploiement de la vidéoprotection qui en a souffert puisque les caméras auraient dû être installées il y a un an », poursuit-il.
Comme ses collègues des ex-Portes de l’Essonne, Jean-Marie Vilain, le maire (Les Centristes) de Viry milite pour un EPT autour du Grand Orly. « De Viry à Rungis mais pas au-delà, souhaite-t-il. Sa taille actuelle ne permet pas de travailler sereinement. Il faut que l’Etat décide une réorganisation territoriale mais on ne voit toujours rien venir », déplore Jean-Marie Vilain.
Un déficit de démocratie interne
Ce constat d’échec gagne également les rangs de certains élus d’opposition municipale. « Intégrer cet EPT n’a rien simplifié, fustige ainsi Jean-Marc Defrémont, opposant (EELV) à Savigny. Il existe aussi un déficit de démocratie interne. Dans notre ville, le maire a été élu avec 38 % des voix, mais sa majorité bénéficie de l’intégralité des sièges à l’intercommunalité. »
Mais il n’y a pas que des mauvais côtés. En 2018, 4 km de chaussée ont été rénovés à Savigny comme l’a rappelé le maire lors de ses vœux. Et c’est grâce au financement du Grand-Orly Seine Bièvre.
(*)Athis-Mons, Juvisy, Morangis, Paray, Savigny, Viry
.