30 Mai 2019 | Insécurité, incivilités, urbanisme, environnement, transports
1er aout 2018. Un incendie de 48 heures frappait Athis-Mons et le panache dit « panache cheminée » était visible depuis toute l’Ile de France. 1000 tonnes de produits brûlèrent sur 2000m2, et ce n’est que grâce à un temps particulièrement calme qu’une pollution atmosphérique toxique fut évitée. La cause de cet incendie reste inconnue. Seul constat: en cette fin juillet, le stock de ferrailles étaient particulièrement important et a été, sans doute, la cause de l’importance de l’incendie.
Notons que celui-ci, s’il est le plus impressionnant, est loin d’être le premier.
Rappelons que cette plateforme de recyclage des ferrailles est installée sur la commune d’Athis-Mons depuis 1966. Comme toutes les installations de valorisation des déchets, elle est soumise à la législation sur les installations classées pour la protection de l’environnement. Le site d’Athis-Mons dispose d’une autorisation d’exploiter délivrée par la Préfecture de l’Essonne ; il est à ce titre contrôlé très régulièrement par les services de l’Etat. Comme toute installation industrielle, le site doit respecter les prescriptions de son arrêté préfectoral.
Ce sont 6000 tonnes de ferrailles qui sortent quotidiennement du site via des péniches vers des aciéries françaises. 300 tonnes de ferrailles diverses arrivent quotidiennement soit 12 camions par jour (70% des métaux qui entrent sur le site sont des ferrailles).
L’entreprise reconnait que les nouvelles piles au Lithium, quelquefois difficiles à trouver dans ces carcasses, méritent d’être surveillées car elles génèrent des incendies.
Début du discours officiel
L’entreprise Derichebourg a tenu à rendre compte, devant les habitants d’Athis-Mons et neuf mois plus tard, des résultats des différentes analyses imposées par les pouvoirs publics à la suite de l’incendie de 2018. (http://www.leparisien.fr/essonne-91/athis-mons-neuf-mois-apres-l-incendie-geant-derichebourg-face-aux-habitants-15-05-2019-8072775.php).
Ces analyses ont porté sur la qualité des eaux, celles de la Seine notamment, sur la qualité des sols et des végétaux et sur l’évaluation des risques sanitaires. Ces analyses ont été contrôlées par les pouvoirs publics.
Un message principal a été délivré suite à cette réunion: aucune pollution n’a pu être induite par l’incendie. L’entreprise Derichebourg atteint déjà la perfection en matière de prévention des risques – Toutefois, pour éviter un nouvel incendie, quelques travaux ont été recommandés… Pour atteindre une perfection parfaite ?
Mieux encore, l’entreprise va entreprendre des travaux pour limiter le bruit des broyeuses dont se plaignent les riverains.
Hélas, rien n’est dit sur la quantité de métaux ferreux qui tombent dans la Seine au moment du chargement sur les péniches et sur les 30% de matériaux qui ne sont pas des ferrailles.
Le Maire a chaudement félicité Derichebourg pour son attention aux revendications des riverains et sa participation à l’aménagement des berges et n’a pas caché son soutien sans réserve à cette entreprise : « Derichebourg est une entreprise propre qui ne pollue pas ».
En revanche, d’autres entreprises situées sur le quai sont de vilains pollueurs. Mieux encore, l’entreprise va sensibiliser les jeunes athégiens sur son métier de recyclage des métaux.
Fin du discours officiel
Autorisons nous désormais quelques réflexions personnelles:
Si Derichebourg était une entreprise propre, il n’y aurait pas besoin d’arrêtés spécifiques destinés aux entreprises polluantes ! De plus, cette unité industrielle de recyclage et de stockage de produits dangereux ou toxiques génère intrinsèquement des risques. D’autre part, la reprise de l’activité n’a été autorisée que partiellement par la préfecture le 10 septembre 2018, le retour à un fonctionnement du site à plein régime étant conditionné à la délivrance d’un arrêté préfectoral complémentaire… imposant justement la mise en œuvre de nouvelles mesures de sécurité.
En vérité, multiplier les habitations proches de cette entreprise, c’est, hélas, faire prendre des risques sanitaires à la population.
L’incendie a été moins générateur de pollution qu’on aurait pu le craindre mais cette activité quotidienne génère des microparticules néfastes. A l’heure où on s’inquiète de l’effet négatif des nano-polluants sur la santé, il est possible de s’interroger sur ceux générés par Derichebourg à Athis-Mons.
Ainsi en est-il des pollutions induites par le broyage de l’aluminium. Les carcasses de voitures contiennent de plus en plus d’aluminium (jusqu’à 150kg). Cet aluminium a subi des traitements qui ont p
our effet de renforcer un incendie. De plus, les mousses intégrées dans les carcasses dégagent des produits nocifs et les pneus, les carburants (essence ou gasoil) explosent en brûlant. On se souviendra de la pollution à l’aluminium survenue en 2017 chez Derichebourg, qui avait conduit à la fermeture de la déchèterie voisine par mesure de sécurité…
il est à craindre un avenir sombre pour ce site qui se veut particulièrement
propre. Les prévisions climatiques prévoient des
inondations de plus en plus fortes et de plus en plus fréquentes dans les
années à venir. Personne ne nous parle des conséquences dramatiques en termes
de pollution en cas d’inondations importantes et répétées.
Julien DUMAINE – Geneviève DELSOL – Pierre FAURE
19 Mai 2019 | éducation, enfance, jeunesse, Tribune Magazine municipal, urbanisme, environnement, transports
L’association Respire vient de publier une carte scolaire de la pollution de l’air en Ile-de-France. Celle-ci s’appuie sur les données récoltées par Airparif pour analyser la qualité de l’air autour des 15.250 établissements de la région (publics et privés, de la crèche au lycée).
Les résultats de cette étude rejoignent les alertes internationales lancées par l’UNICEF et sont préoccupants pour le Nord-Essonne. Athis-Mons ne fait malheureusement pas exception, notamment concernant les relevés de particules fines.
On le voit, au-delà des phénomènes environnementaux plus globaux, les enjeux de la pollution au niveau local demeurent importants pour la santé de nos enfants. La densification urbaine à outrance qui augmente toujours le nombre de véhicules en circulation et réduit les zones vertes n’y est sans doute pas étrangère.
Julien DUMAINE – Sydney FLEURY – Maryline GRESSY – Michel
BOURG – Julienne GEOFFROY – Kevin RAINHA – Benoit DESAVOYE
28 Avr 2019 | urbanisme, environnement, transports
Athis-Mons Espoir & Liberté était présent à la réunion de mobilisation contre le projet de Pont organisé par la Mairie, le 17 avril dernier.
Nous nous félicitons de l’unanimité à laquelle a fini par se ranger l’ensemble du Conseil Municipal contre ce projet et nous appelons, nous aussi, à la mobilisation des Athégiens pour exprimer leur opposition lors des réunions de concertation à venir.
La présentation détaillée du projet qui a été faite intégralement par le directeur du cabinet du Maire, suscite chez nous quelques questions:
● Il semble y avoir de nombreuses impossibilités et de grandes difficultés techniques autour du projet de pont tel que le conçoit le département. On pourrait se demander si il est légitime de s’inquiéter face à un projet qui semble si intrinsèquement voué à l’échec si on s’en tient à cette présentation.
● “Nous sommes seuls contre une vingtaine de communes qui sont pour” a alerté Christine Rodier comme le mentionne le Parisien dans son article relatant cette réunion. Il faut absolument se sortir de cette situation sans issue pour Athis-Mons.
Comment expliquer un pareil isolement ? Notre Maire Christine Rodier doit renouer le dialogue avec les maires et conseillers départementaux de la rive droite. Nous avons des arguments objectifs à faire valoir. Nous l’aiderons dans ce sens. Notre député Robin Reda doit aussi se mobiliser, ainsi que son binôme au Département Pascal Picard, qui ont probablement un accès privilégiés aux nombreux maires de la fédération départementale LR qu’ils dirigent. Christine Rodier apparaît bien isolée au sein même de son parti politique.
● Certains des documents présentés ne devaient pas être filmés, nous a expliqué le directeur de cabinet Bertrand Guillerm. C’est pour le moins surprenant. Nous estimons que le document qui nous a été présenté doit être porté à la connaissance de l’ensemble des Athégiens. La présentation du directeur de cabinet était claire et de qualité. Il est légitime que le plus grand nombre y ait accès. Au sein du bulletin municipal par exemple.
● le Conseil Départemental est présenté comme une entité qui nous serait extérieure. Nous y avons pourtant deux élus conseillers départementaux en la personne de notre Maire Christine Rodier et de Pascal Picard pour nous y représenter.
François Durovray, Président du Conseil Départemental déclare dans le Parisien : “Après
trois ans d’études d’une cinquantaine de projets, celui d’un pont routier apparaît comme la seule tenable.”
Nous avons demandé à nos représentants au Conseil départemental il y a déjà plusieurs mois d’obtenir ces études, sans aucune réponse de leur part. Il apparaîtrait qu’un projet à Viry, approuvé par son maire ait été également proposé. Où en est-il ?
Il est parfaitement anormal dans notre démocratie locale que des études, votées aussi par les Conseillers départementaux de notre canton, ne soient pas accessibles. Ces données représentent des millions d’euros d’argent public, auxquels les Athégiens ont le droit d’avoir accès. Nous sommes bien conscients qu’elles peuvent revêtir une certaine technicité, voire que certains éléments relèveraient d’une certaine confidentialité, mais des versions expurgées auraient dû être communiquées aux Athégiens depuis longtemps. La réunion de Christine Rodier visait à « tout comprendre pour mieux s’opposer ». L’objectif est clairement le bon, mais comment réellement comprendre dans cette opacité ?
Comme nous l’avons déjà écrit à nos Conseillers départementaux Christine Rodier et Pascal Picard, nous attendons leur soutien dans cette démarche qui relève de l’évidence démocratique. Nous les soutiendrons en retour pour appuyer cette demande en direction du Conseil Départemental et l’ensemble du Conseil Municipal sera une fois de plus unanime
sur le sujet.
Nous rappelons une fois de plus notre invitation faite à la Mairie d’établir son propre sondage des Athégiens via une commande auprès d’un institut indépendant afin de ne pas subir la communication déformée des promoteurs de ce projet.
Nous ne pouvons aussi nous contenter de constater que ceux-ci n’hésitent pas à financer par voie de subventions publiques des associations favorables au Pont. La ville d’Athis-Mons ne doit pas s’interdire de le faire aussi, par exemple en soutenant Athis-Pont Non, qui fait déjà un excellent travail.
Enfin, le ou les avocats conseils retenus par la ville doivent impérativement être de très grande qualité, Leurs compétences spécialisées seront un point clé afin de lutter contre le projet de pont. Il n’est pas interdit, comme le font de nombreux organismes face à des projets qu’ils jugent prioritaires de faire appel à plusieurs cabinets. Georges Tron l’a indiqué de façon très pertinente lors de cette réunion : la voie juridique sera décisive pour lutter contre ce projet.
Enfin, nous remercions Georges Tron, Ancien Ministre, pour son intervention, son soutien et la qualité des conseils prodigués à l’occasion de cet évènement ainsi que le Président d’Athis Pont Non, Dominique Gobourg, pour son intervention et l’ensemble du travail réalisé au quotidien par son équipe. Saluons également la présence de Robin Reda, Député, bien
que nous attendions quelques clarifications sur sa position quelque peu ambigüe.
16 Fév 2019 | urbanisme, environnement, transports
Concernant l’actualité du franchissement de la Seine sur Athis-Mons, trois points nous semblent devoir être signalés aux Athégiens:
- Leurs intérêts sont lésés par l’isolement de leur maire actuel auprès de l’ensemble des instances décisionnaires.
- Quand bien même les dés de ce projet seraient “pipés”, ils sont jetés et nous devons avancer pour défendre nos intérêts. Dans sa lettre, notre Maire constate l’impasse dans laquelle elle nous a mise mais ne propose pas de voie de sortie.
- Une fois de plus fâchée avec les lois, le Maire d’Athis-Mons au travers de ses nombreuses lettres bafoue les droits d’expression de l’opposition.
1 – “La voix des Athégiens est-elle entendue ?” nous demande notre Maire dans sa dernière lettre à propos du projet de pont Athis-Vigneux.
Que celle dont le mandat est d’être le porte-parole et l’avocat de notre commune auprès des différents acteurs institutionnels puisse se poser cette question est assez alarmant !
Surtout lorsqu’on sait qu’elle cumule les mandats en représentant notre commune avec la même inefficacité au sein du Conseil départemental et du Grand Orly Seine Bièvre.
Chacun comprend bien l’évidence de la réponse: la voix des Athégiens est inaudible car notre Maire s’est isolée et ne pèse aucun poids dans l’ensemble des instances territoriales et nationales.
- En tant que Conseillère Départementale Les Républicains (LR), notre Maire réussi à se retrouver dans un groupe minoritaire de 3 élus dans une assemblée où son parti est majoritaire.
Elle a voté contre la délibération sur la concertation sur le projet de pont, ses deux collègues se sont abstenus. Son groupe minoritaire n’a donc même pas d’unité de vote. Comme le sous-entendait Georges TRON lors de son intervention en séance: les LR du département jouent la défaite du Maire aux prochaines municipales, ses demandes et l’intérêt des athégiens n’ont donc aucun poids. Consulter la séance en vidéo:
https://youtu.be/8aLBx9xVTd4?t=5733
- Au niveau de la Métropole du Grand Paris, notre Maire est absente puisque – fait rarissime – elle a été mise en minorité au sein de son propre Conseil Municipal et battue par notre président de groupe Julien DUMAINE, qui y représente la ville.
- Un projet de cette ampleur peut aussi se jouer au niveau gouvernemental (ministère des transports), mais une fois de plus, Christine Rodier, dans l’opposition systématique, ne dispose d’aucun relais.
2 – Evidemment, nous partageons l’essentiel des remarques et les solutions alternatives présentées dans cette lettre aux Athégiens puisque le Conseil Municipal tout entier a voté une motion en ce sens. Toutefois, nous voyons bien que l’incapacité de notre maire à faire valoir l’intérêt des Athégiens à quelque échelon territorial ou politique que ce soit constitue un grave danger pour notre commune pour laquelle le bétonnage délibéré du Maire risque de se doubler d’une balafre indélébile d’ici 10 ans au travers de ce pont routier.
Nous remettons donc tous nos espoirs en direction du volontarisme des athégiens, notamment catalysés avec succès par l’association Athis Pont Non et nous redoublerons d’efforts pour trouver des moyens de faire entendre malgré tout la voix des habitants.
La concertation qui s’annonce sous l’égide de la Commission Nationale du Débat Public est peut-être encore une carte intéressante à jouer. Le Maire annonce déjà son refus d’y participer alors que la décision est désormais votée. On voit où sa stratégie systématique de boycott de toutes les instances de discussions nous a menés jusqu’à maintenant. Il apparaît plus efficace de prendre acte de la situation et de se mobiliser dans le cadre de cette concertation en vue d’arriver à des décisions qui nous seraient plus favorables.
3 – Enfin, nous rappelons à nos lecteurs que nous sommes contraints de réagir à cette lettre par nos propres canaux puisque notre maire continue de bafouer le droit d’expression des élus n’appartenant pas à son groupe politique. Aucun espace réservé ne nous est accordé dans sa lettre, comme dans toutes celles qui l’ont précédées, en dépit de la loi: https://www.senat.fr/questions/base/2018/qSEQ180202951.html
13 Mai 2018 | urbanisme, environnement, transports |
Vous êtes nombreux a avoir apprécié notre dernière tribune sur la ZAC (Zone d’Aménagement Concertée) de la Cité de l’Air, et la densification attendue sur ce secteur. Toutefois, le format de cette parution ne nous a pas permis d’entrer dans les détails. Il paraissait utile que chacun puisse se forger un avis éclairé sur la question, via notamment l’analyse de l’étude d’impact annexée au dossier. C’est sur la base de ce document que le Conseil Municipal d’Athis-Mons fut amené à se prononcer sur l’aboutissement du projet, qui n’a été adopté qu’à une seule voix.
Concernant le bétonnage en région parisienne, l’Etat a bon dos. Toujours accusé de mettre la pression à de pauvres communes sans défense afin de faire aboutir des projets immobiliers et accroître la densification urbaine. Or, sur la cité de l’Air, il est à noter que les services de l’Etat ont, paradoxalement, rendu des avis très critiques recoupant nos objections à l’encontre du projet urbain envisagé. L’intérêt est double puisqu’on ne saurait accuser les agents de l’Etat de se livrer à de la polémique politicienne locale mais aussi car les rapports produits par ceux-ci existent et sont consultables.
Ainsi, s’il est aisé de répéter à qui voudra l’entendre que nos arguments n’en sont pas, il sera bien plus difficile de faire croire à tout un chacun qu’un rapport officiel constitue un faux.
Et cela tombe bien car les observations sont à peu près les mêmes.
—–
Tout d’abord, ce dossier semble manquer de sérieux, est flou ou insuffisamment abouti. En témoignent les nombreuses erreurs ou approximations de forme qui le parcourent:
- Informations contradictoires sur le nombre de logements (tantôt 1050, tantôt 1400).
- Données contradictoires sur la pollution atmosphérique.
- Etude imprécise quant aux démolitions prévues et au diagnostic du patrimoine qui ne parait pas avoir été établi (“programmation précise et définitive n’est pas établie à ce jour” ; ” les démolitions dépendront de l’état de dégradation de chaque construction”).
- Alors que nous est vendu un écoquartier faisant belle part à la verdure, les services de l’Etat s’étonnent de l’absence [d’]‘”un diagnostic urbain et paysager de qualité [qui] est pourtant attendu pour ce site” ; De même, “le dossier mentionne une étude paysagère non jointe au dossier et conclut sansdémonstration à un impact paysager positif du projet”. On met donc en avant un futur environnement paysager mais cela reste au stade de la communication puisque aucun élément de preuve n’est fourni.
- Absence d’étude sur la perméabilité des sols jugée “prématurée” alors qu’il s’agit d’un enjeu majeur pour la ville au vu de sa configuration géographique (plateau) et du problème récurrent de déversement des eaux pluviales vers le bas d’Athis. La Cité de l’Air ayant aujourd’hui de bonnes capacités d’infiltration liée à la forte présence d’espaces verts, il conviendrait d’envisager les impacts de ce nouveau projet sur le reste de la ville.
- Comme le font remarquer les services de l’Etat, nombreuses incohérences de chiffres, cartes… audits sommaires ou absents, qui traduisent une certaine légèreté dans le document.
Toutefois, les points listés précédemment ne seraient que quelques défaillances techniques à corriger si le fond du projet était acceptable. Nous allons voir que la communication politique faite sur ce projet est en totale
contradiction avec les dossiers techniques qui nous ont été présentés.
En réalité il s’agit de construire toujours davantage, c’est d’ailleurs presque l’unique réponse qui est assénée par la commune dans son mémoire en réponse à l’autorité environnementale pour justifier ses choix. Apparaît clairement et plusieurs fois le mot “densifier” comme étant l’un des objectifs du projet. Rappelons la présence de bâtiments de hauteur R+3. Pour preuve, alors qu’on a souvent parlé de “préserver l’esprit du quartier”, voici ce que la ville répond aux services de l’Etat dans son mémoire concernant la démolition des pavillons : “dans la mesure du possible, le projet s’attachera par ailleurs à conserver au moins quelques habitations en bon état de façon à laisser une marque des premières décennies de la cité de l’air, comme
témoins d’une urbanisation aujourd’hui dépassée“.
On comprend dès lors l’avis de la commune: l’habitat individuel est dépassé, une marque de l’ancien temps. Il faut en faire un musée et passer à l’ère du logement collectif, plus dense et efficace.Ajouter 42 logements par hectare soit environ 3 personnes par logement pour les 33 hectares de ZAC nous amène à 4000 habitants supplémentaires. Les équipements publics, saturés (écoles, crèches etc.), ne peuvent plus répondre à cette augmentation de la population, a fortiori en tenant compte de l’actualité médicale du secteur, avec la restriction sévère de l’offre de soins (fermeture annoncée de l’hôpital de Juvisy, fermeture de la clinique Caron)… Sans parler des transports en commun, que l’étude d’impact associée juge satisfaisants (ce ne sera sans doute pas l’avis des usagers athégiens).
Doit-on sacrifier notre qualité de vie ? Ce n’était pourtant pas un des enjeux du programme qui nous a vu élire en 2014. Celui-ci prévoyait initialement de “préserver le tissu pavillonnaire y compris la Cité de l’Air poumon de la ville“…
L’intérêt de densifier cette zone est de plus sujet à caution du fait d’enjeux de santé ou de sécurité publique – à l’image d’autres programmes immobiliers prévus dans le secteur plateau – du fait de la proximité de l’aéroport, de la RN7 (bruits et pollution atmosphérique) ainsi que de la zone SEVESO. Cela est d’ailleurs bien noté par l’Autorité Environnementale.
L’Autorité Environnementale pointe également la question de la circulation, et l’absence de précision quant aux difficultés de circulation pendant les heures de pointes sur les axes structurants. L’étude d’impact estimait le trafic à l’issue du projet comme parfaitement équivalent à celui avant réalisation. Des corrections ont bien été apportées suites aux remarques de l’Autorité Environnementale mais il semble que les arguments de la ville tombent à côté du principal problème en se contentant de ne voir le projet que pour lui-même. Si certes les voies de desserte intérieures ne rencontreront sans doute pas de difficultés, il convient d’envisager l’impact de cette hausse de population (4000 habitants) sur le trafic routier de l’ensemble de la commune. Celui-ci est déjà saturé dans
les rues principales adjacentes qui mènent à la RN7.
On note enfin que dans son mémoire en réponse à l’autorité environnementale, la ville rétorque concernant l’absence de rappel des servitudes d’utilité publique pour la maîtrise des risques autour des canalisations de transport de gaz,
hydrocarbures et produits chimiques que la nécessité de les communiquer n’est applicable que dans le cadre de la création ou de l’extension d’équipements publics. On apprend donc en creux qu’aucun équipement public n’est prévu sur la zone, ce qui pose question quant aux capacités d’absorption de cette nouvelle population par les
équipements existants, déjà contraints.
Sur le principe, créer une ZAC n’était pas complètement inapproprié. Le besoin de réhabilitation des pavillons existants, souffrant d’une forte déperdition énergétique ainsi que la vétusté des réseaux et infrastructures pouvait justifier d’avoir recours à une telle procédure, mais cela ne signifie en aucun cas accepter n’importe quel projet.
L’étude d’impact, qui nous donne la vision de l’aménagement souhaité ne nous convainc pas sur la forme (erreurs approximations et études critiques reportées) ni sur le fond (projet de densification contraire à nos engagements électoraux).
En bref, j’espère que vous y verrez désormais un peu plus clair sur ce dossier. Ceci étant dit, la plupart d’entre vous auront déjà eu une réaction d’instinct, lors de l’annonce des sociétés intervenant dans ces opérations:
le bailleur social immobilière 3F (I3F, propriétaire des terrains), et l’aménageur SORGEM. Les deux opérateurs du quartier du Noyer Renard. Tout un symbole.Nous tenons les documents cités à la disposition de ceux qui en feront la demande.
Julien DUMAINE
Conseiller Métropolitain
Conseiller Teritorial
Conseiller Municipal