Trois avions ont été autorisés à décoller après 23 h 30, courant juillet, alors que le couvre-feu prévoit qu’il n’y ait plus de mouvements à cette heure. Les riverains s’interrogent.

Cela peut paraître insignifiant. Quelques minutes de plus. Mais « ça réveille quand même 150 000 personnes », soutient Michel Van Hoegarden de l’AVEVY (Association vigilance environnement de la vallée de l’Yerres), qui défend les riverains de l’aéroport Paris-Orly.
Ces derniers jours, trois « Boeing 747 » assurent les riverains, vigilants sur la question, ont décollé après 23 h 30 de l’aéroport d’Orly. Pourtant cet aéroport, en raison de sa proximité avec les habitations, est tenu de respecter un couvre-feu entre 23 h 30 et 6 heures et un maximum de 250 000 atterrissages ou décollages par an.
« La question qu’on se pose, c’est de savoir pourquoi la DGAC (Direction générale de l’aviation civile NDLR) autorise certains avions à décoller plus tard », s’interroge Michel Van Hoegarden.
À cause de problèmes de rotation et des intempéries
Sollicitée, la DGAC explique avoir donné cette dérogation pour trois avions qui ont décollé le 14 juillet à 23 h 33 et 23 h 44, et le 17 juillet à 23 h 42. « Les dérogations étaient dues à un problème de rotation ainsi qu’à un problème d’intempéries, précise Eric Heraud, de la DGAC. Il faut savoir que début juillet, les vols ont souffert de retards dus au manque de personnel de la Police aux frontières pour les contrôles. Et il faut aussi avoir en tête que de toutes les difficultés climatiques, c’est l’orage que les contrôleurs aériens craignent le plus ».
Concernant la direction de vol, qui doit normalement se faire vers l’ouest pour déranger le moins de riverains et qui a eu lieu dans ces cas-là vers le sud-est, la DGAC affirme que c’est encore une fois en raison des conditions climatiques que ces vols ont été réorientés.
L’AVEVY a reçu le soutien de Christian Favier. Sur les réseaux sociaux, le président (PCF) du département et sénateur a rappelé être « vigilant au respect du couvre-feu » et dénoncé « une situation anormale » qu’il « a signalée à leur tour ».
Le groupe ADP (ex-Aéroports de Paris), quant à lui, est resté discret sur la question, affirmant seulement qu’il souhaitait que les « décollages en dehors de l’heure prévue par le couvre-feu restent exceptionnels ».