Ouvert depuis 30 ans, le Dé d’Argent était devenu un lieu d’échange et de convivialité. La mercerie fermera pourtant ses portes fin décembre pour faire place au chantier du T7.
Pour la première fois en 30 ans, les vitrines du Dé d’Argent ne se mettront pas cette année aux couleurs de Noël. La petite mercerie, installée en bord de N 7 à Athis-Mons, doit en effet fermer ses portes. Sa propriétaire, Danielle Londero, se trouve sous le coup d’une expropriation en raison du futur chantier de prolongement de la ligne T7 du tramway. Le 29 décembre au plus tard, elle doit rendre les clés de ce commerce qu’elle dirige depuis 1988, sous peine de pénalités financières.
Depuis l’annonce de la nouvelle, les messages de soutien et de sympathie affluent à l’attention de Danielle, 57 ans, qui avait développé bien plus qu’un simple commerce. « C’est un vrai lieu de vie, témoigne Nathalie, 47 ans, fidèle cliente depuis 15 ans. Dans cette boutique, il y a énormément d’échanges. C’est un véritable commerce de proximité. On y vient pour acheter, bien sûr, mais aussi pour le conseil ou pour parler, tout simplement. Danielle organisait dans sa boutique des ateliers de couture et des animations pour les enfants. »
LP/L.D.
Au Dé d’Argent, les habitués s’attablent, évoquent leur dernier ouvrage, bercés par les petites astuces techniques de la maîtresse des lieux. « Je viens de la restauration et je me suis formée à la couture sur le tas », raconte la propriétaire du Dé d’Argent, qui n’a reçu aucune proposition de relocalisation de son activité. « Financièrement, je m’en suis toujours sortie, même s’il m’est arrivé de me retrouver avec trois pommes de terre dans mon assiette, poursuit-elle. On m’exproprie et je n’ai aucun recours, parce que ce tramway est d’utilité publique. Mais ma boutique aussi est d’utilité publique ! »
Malgré ce coup du sort, la tonique quinquagénaire conserve un enthousiasme intact. Pour poursuivre son activité, elle va opter pour le statut de commerçants ambulant et exporter sa bonne humeur sur les marchés de la région. « Je possède un camping-car que je vais redécorer et aménager pour que ma mercerie devienne itinérante. » Une nouvelle activité que Danielle compte commencer dès le mois de février prochain, à condition d’avoir reçu toutes les autorisations nécessaires. « Nous la soutiendrons dans ce nouveau projet », assure, de son côté, Christine Rodier, maire (LR) d’Athis-Mons.