20 Juil 2019 | urbanisme, environnement, transports
A l’attention
d’Isabelle Jarry
Madame la garante de la concertation publique,
Vous trouverez ci-après notre analyse en dix points sur le projet proposé afin qu’elle puisse être intégrée au bilan dont la rédaction vous a été confiée par la Commission Nationale du Débat Public:
1.Une concertation à l’échelle discutable
Consulter les populations de 24 autres communes, peu impactées par le projet, revient à diluer l’avis des plus concernés. On pense notamment à un projet similaire ayant fait la une nationale, l’aéroport de Notre-Dame-Des-Landes, où la cartographie de l’opposition au projet démontre une corrélation entre la distance de l’équipement et l’opinion favorable. Par ailleurs, afin d’obtenir un accord des populations, le Conseil Départemental cherche à opposer les habitants des deux rives sans jamais rechercher un travail commun. Il s’agit de vendre une solution miracle qui permettrait de déplacer les embouteillages du pont de Villeneuve St Georges sur l’autre rive de la Seine. Sont toutefois délibérément ignorées les difficultés de circulation provoquées par le rétrécissement du souterrain passant sous Orly sur la D7 (ex-RN7).
A aucun moment dans la vidéo présentant le projet, n’est évoquée la situation du flux Sud/Nord au niveau de la D7. Et pourtant, Le président du département a illustré sa présentation par… des embouteillages à Athis-Mons, sur des voies bien identifiées: rue Koenig, côte d’Avaucourt qui sont déjà saturées en l’absence de cette liaison Est-Ouest.
2.Les zones d’emploi
Le projet du Conseil départemental veut faciliter l’accès des populations de la rive droite aux zones d’emploi de la zone aéroportuaire et du MIN de Rungis. La zone aéroportuaire gère plus de 30.000 salariés aujourd’hui et sans doute plus du double dans quinze ans. En revanche, et contrairement à ce que veut laisser croire le Conseil départemental, le MIN n’annonce que 12.000 salariés dont une partie circule la nuit et en milieu de journée, où les conditions actuelles d’accès sont satisfaisantes du fait de l’état du trafic.
3.Un projet qui accroit l’embouteillage de la D7 devant le souterrain d’Orly
Il aurait été judicieux de travailler sur ces 2 sites d’embouteillages que sont le pont de Villeneuve pour le flux est/ouest et l’entrée du souterrain d’Orly pour le flux sud/nord. Le projet tel que proposé débouche en effet sur le principal point de congestion athégien, ce qui apparaît comme ingérable.
Tout ceci ne peut aboutir qu’à une thrombose au niveau du souterrain d’Orly en ajoutant à la circulation existante 15.000 véhicules /jour dont des camions. Il aura fallu tous les efforts des habitants d’Athis-Mons pour expliquer que l’embouteillage du matin (6h30 à 10h00) et du soir (16h00 à 19h30) n’est pas loin de friser celui du pont de Villeneuve St Georges. Il faut, certains matins, entre 30mn et 45mn pour aller de la Pyramide de Juvisy à l’entrée du souterrain d’Orly (moins de 2km). On remarque que cet embouteillage commence souvent dans le bas de Juvisy. De plus, dans le projet départemental, aucune vraie solution n’est proposée pour soulager cet embouteillage, qui contrairement a ce qui a été affirmé préexistait à tout projet de contournement.
Tout projet de prolongation du contournement doit prendre en compte l’engorgement provoqué par le rétrécissement devant le souterrain d’Orly. A quand un pont/viaduc pour passer sur la D7 à ce niveau ? Le principal risque est que soit empruntée un itinéraire de substitution à partir du rond point Dunant : rue Léon Blum
-> Avenue Marcel Sembat -> Avenue de Morangis -> Avenue de Verdun pour rejoindre l’A6. Cet itinéraire est déjà aujourd’hui emprunté par de nombreux poids-lourds en provenance de Villeneuve Saint-Georges, générant un trafic en plein centre-ville.
Enfin, l’augmentation des populations et donc des voitures sur les deux rives ne pourra qu’aggraver la situation.
4. Un projet qui ne garantit pas d’amélioration à Villeneuve St Georges
L’expérience montre que les voies nouvelles créées sont très vite utilisées par les conducteurs, en attirent de nouveaux et sont, elles-mêmes, bien vite embouteillées (effet de circulation induite). L’exemple de l’A86 est instructif : cette voie devait fluidifier la circulation. Le résultat est connu de tous. La voie est saturée du matin au soir ! Il n’est donc absolument pas certain que le projet du Conseil départemental contribuera à désengorger le pont de Villeneuve St Georges..
L’expérience montre également que le télétravail et le covoiturage restent un épiphénomène qui tarde à se développer et ne peuvent être considérés comme des solutions aux embouteillages. Un travail commun intégrant la fluidité du flux Nord/Sud permettra de relancer de multiples projets de liaisons, notamment à Viry-Châtillon ou dans le Val-de-Marne qui paraissent mieux acceptés par la population, et sans doute plus efficaces.
Les défenseurs du projet se sont montrés honnêtes en affirmant qu’il ne serait constaté aucune amélioration notable, mais que cet ouvrage visait surtout à éviter la dégradation des conditions de circulation futures, basées sur des projections de trafic
5. Un avenir mal maitrisé
La mobilité de demain n’est pas suffisamment travaillée dans ce projet.
Aucun effort de prospective n’est réalisé même si on connait mal ce qu’elle sera dans 10, 20 ou 30 ans. Le projet proposé n’est ni plus, ni moins celui déjà soumis, sans succès, dans les années 60 : celui d’une liaison A6/N6.
Ce projet apparaît donc obsolète.
6. Des incohérences dans le rejet des solutions alternatives.
Des incohérences dans le rejet des solutions alternatives. Les présentateurs du projet n’ont pas hésité à écarter d’emblée toutes les solutions. L’exemple du téléphérique (alternative évoquée par les participants aux ateliers d’Athis-Mons) est jugé irrecevable car les autorités d’ADP refuseraient une cabine qui arriverait aux Portes de l’Essonne à plus de 3m de hauteur. Toutefois, l’hypermarché Carrefour qui se trouve actuellement en plein dans l’alignement de la piste 2, est d’une hauteur bien supérieure à 3m. Par ailleurs, la 6e édition de Paris Air Forum a révélé le projet de vertiports pour des engins qui voleront à proximité de l’aéroport à plus de 500m de hauteur… Les représentants du Conseil Départemental devraient être mieux informés : c’est la DGAC et non ADP qui serait appelée à donner une autorisation. D’autres alternatives comme le souterrain ont été balayées pour motifs techniques ou de coût mais aucun chiffre n’a été communiqué. L’optimisation du pont existant à Villeneuve Saint-Georges, en rajoutant une voie de circulation (via création d’une passerelle piétonne) est de même rejetée, alors qu’elle pourrait être un complément au projet.
7. Les solutions
Ø Si l’on veut désenclaver la rive droite de la Seine, il convient de favoriser les transports en commun avec, enfin, un prolongement de la L18 et du T7 pour le flux Nord-Sud. La loi à venir sur les
mobilités croissantes préconise le développement des transports en commun.
Ø Le vrai problème, c’est l’absence d’emplois sur la rive droite qui génère un fort trafic en direction de l’autre rive. Y développer les zones d’emploi apparaît prioritaire afin de ne pas transformer ces
territoires en banlieues-dortoir.
Ø Elaborer un projet intégrant une vision globale des flux Est/Ouest et Nord/Sud.
8. Projet et pollution
Nul ne sait aujourd’hui quels carburants utiliseront les véhicules du futur. Reconnaissons le aux rapporteurs du projet, l’offre sera certainement multiple avec une empreinte carbone diminuée.
Toutefois, la multiplication des véhicules n’empêchera pas les embouteillages. De plus, il se passera encore de nombreuses années avant que l’air soit moins pollué et le retour à un air sain n’est plus à l’ordre du jour.
Ce viaduc engendrera encore plus de pollution carbonée, CO2, notamment pour les enfants des écoles primaire et maternelle qu’il surplombera (Saint-Exupéry) alors qu’ils souffrent déjà des pollutions aéroportuaires- dioxyde d’azote, dioxyde de soufre, monoxyde de carbone- et des pollutions aux nano particules dues à la destruction de l’aluminium des automobiles du quai de l’industrie pour lesquelles il n’existe aucun filtre. Les habitants et leurs enfants qui sont dans des nouveaux logements qui longent la D7 sont, également, des candidats aux problèmes respiratoires, alors même que les 15000 véhicules supplémentaires du projet de pont/viaduc ne sont pas encore là. Un mur anti bruit est promis par les concepteurs du projet pour atténuer la pollution sonore que le projet de viaduc engendrera.
En France, 35 800 personnes meurent prématurément à cause de la pollution de l’air chaque année.
Enfin, ce projet détruit un espace naturel et défigurerait un quartier historique de la ville. On attend les études d’impact.
9. Incertitudes sur le dimensionnement du pont et sur le trafic en amont
Projet total de 3.6km, on ignore encore ce qui est prévu : 2 voies, 4 voies, voies vélos (grimperont-ils la cote de 4%, puis 7% ?): site propre pour les bus et le covoiturage, voie gare pour les bus au niveau de la gare RER d’Athis-Mons ? Quid des piétons ? De plus, le Maire de Draveil a exprimé ses craintes sur le fait que « l’appel d’air » provoqué par le viaduc n’ait pour conséquence qu’un nouvel engorgement de la D448 qui traverse sa ville.
10.Le coût de l’ouvrage
Pas d’illusion, il finira beaucoup plus cher que prévu. Aucun ouvrage de ce type n’a tenu son budget initial. D’autant qu’après une étude des sols, il faudra bien s’apercevoir qu’il est argileux et en pente ce qui nécessite des aménagements spéciaux… et encore davantage si on veut bien tenir compte des prévisions climatiques.
Jean Jouzel, climatologue, ex vice-président du GIEC confirme : « Au réchauffement climatique se superpose un dérèglement climatique avec des évènements extrêmes de plus en plus intenses ». Ce projet ignore les effets de ce dérèglement. Les études météorologiques et climatiques parlent de successions de fortes chaleurs suivies de pluies intenses. Sait-on comment se comportera le terrain dans lequel seront plantés les piliers du viaduc ? On rappellera que des maisons situées sur ce coteau se sont fendues lors de la canicule de 2003.
Par comparaison, le Maire de Draveil a rappelé qu’une simple passerelle piétonne/vélos entre Draveil et Juvisy-sur-Orge était estimée à 10 millions d’euros. On a donc du mal à se convaincre qu’un tel projet pharaonique resterait compris dans une enveloppe budgétaire de 80 millions d’euros.
——
En conclusion, ce pont engendrera une mutilation de la ville d’Athis-Mons en ajoutant à l’existant un renforcement des pollutions atmosphériques, sanitaires et sonores. Ce projet pharaonique est archaïque et ne tient aucun compte de la volonté des populations de privilégier les transports en commun. Il est clair que le pont/viaduc est fait pour recevoir un trafic poids lourds qui sera renforcé par la fin de ligne la de fret Rungis/Perpignan au 30 juin 2019 (flux vers l’Ile-de-France estimé à 20.000 camions)
Ce projet, loin de faire l’unanimité entre les Essonniens, reçoit la ferme opposition des habitants d’Athis-Mons. Bien que la position du Maire d’Athis-Mons ait été ambigüe dans un premier temps (vote favorable aux études au Département) l’intégralité du Conseil Municipal a depuis adopté à l’unanimité plusieurs motions visant à rejeter ce projet. Par cette contribution, les élus de notre groupe la réaffirmons.
Groupe Athis-Mons Espoir & Liberté – Conseil Municipal
d’Athis-Mons
- Julien DUMAINE, Conseiller Municipal d’Athis-Mons, Conseiller de la Métropole du
Grand Paris et Conseiller Territorial de l’EPT12, Ancien Adjoint au Maire.
&
- Michel BOURG, Conseiller Municipal d’Athis-Mons.
- Benoit DESAVOYE, Conseiller Municipal d’Athis-Mons.
- Sydney FLEURY, Conseiller Municipal d’Athis-Mons.
- Julienne GEOFFROY, Conseiller Municipal d’Athis-Mons, Ancien Adjoint au Maire d’Athis-Mons.
- Maryline GRESSY, Conseiller Municipal d’Athis-Mons, Groupe Espoir & Liberté.
- KevinRAINHA, Conseiller Municipal, Ancien Adjoint au Maire d’Athis-Mons.
13 Juil 2019 | Non classé
Texte paru dans l’Athégien Juillet-Août 2019
Le Compte Administratif 2018 est tombé, et valide toutes nos craintes. 75% du budget prévu en investissement n’a pas été exécuté cette année, ce qui est ahurissant. Reports de travaux multiples, comme la rénovation du gymnase Hébert qui n’en finit pas.
Ce n’est pourtant pas faute de recettes, la ville s’étant même laissée surprendre par une hausse des dotations de l’Etat, engendrant l’annulation en catastrophe de l’intégralité de l’emprunt moins de 20 jours avant la fin de l’année.
Dans ce contexte, il serait souhaitable d’apporter un soutien financier aux associations historiques en difficulté qui apportent vie dans notre commune, notamment dans le secteur sportif ou solidaire.
Un geste devrait également être envisagé sur la fiscalité, car les contribuables ont bien du mal à accepter cette passivité de l’action publique.
Julien DUMAINE –
Sydney FLEURY – Maryline GRESSY – Michel BOURG – Julienne GEOFFROY – Kevin
RAINHA – Benoit DESAVOYE
email :
athis.espoir.liberte@gmail.com
site web :
http://www.julien-dumaine.com
29 Juin 2019 | urbanisme, environnement, transports

Consulter l’intervention sur facebook en cliquant sur l’image
En 5 ans, et en dépit des banderoles affichées dans la ville, ce projet n’a pas beaucoup avancé. Lorsqu’on entend le maire d’Athis-Mons dans la vidéo jointe on devine malheureusement un peu pourquoi.
En l’état, le terminus du T7 situé au nord de Carrefour est encore pénible d’accès pour les Athegiens. De plus, l’économie du projet prévoyait une interconnexion avec les lignes C et D du RER, sans quoi la rentabilisation de la ligne paraît difficile.
Il est impossible de se satisfaire de cet entre-deux : soit il ne fallait rien réaliser du tout, soit il est nécessaire de mener ce chantier à son terme.
De plus, la gare de Juvisy fait aujourd’hui l’objet investissements massifs afin de permettre l’accueil du tramway, sans que personne ne s’en émeuve.
Le prolongement du tramway est donc la pièce manquante de ce puzzle.
Nous nous attristons de voir comment la situation est en train de tourner à la confrontation entre certains élus d’Athis-Mons et la majorité de Juvisy (lettre du maire, manifestation,…) alors qu’on ne peut qu’appeler de nos voeux une liaison de qualité entre nos deux communes complémentaires.
Comment les présidents de Région et du département, les maires de Juvisy et d’Athis-Mons – tous du même parti – n’ont-ils pas réussi à s’entendre pour réaliser ce projet déclaré d’utilité publique il y a 6 ans, qui devait être achevé en 2019 ?
La solution d’un bus en site propre “dans les cinq ans”, proposée par le maire de Juvisy en 2015 aurait pu retenir notre attention si sa rapidité de mise en oeuvre et son coût réduit lui avait permis de voir le jour. Rien n’a été fait. De ce fait, un tram qui évite la rupture de charge (changement de mode de transport), qui permet de redessiner des villes et de dynamiser les commerces conserve notre préférence.
Alors qu’actuellement il faut un véhicule Crit’Air 0, 1, 2 pour circuler au-delà de l’A86, ces élus doivent aujourd’hui des comptes à des habitants enclavés à seulement 20km de Paris.
25 Juin 2019 | Non classé
Le 14 juin
dernier, s’est tenue la 6ème édition de Paris Air Forum.
Organisé par
le Groupe ADP, le quotidien « La
Tribune » et Forum Media, Paris Air Forum réunit une succession
de débats et de conférences faisant intervenir les personnalités qui font
l’actualité, grands décideurs et experts des secteurs aéronautique, défense et
spatial. L’objectif : décrypter les enjeux du présent et de l’avenir pour mieux
aborder les défis de demain.
Notre envoyée spéciale s’est concentrée sur les tables rondes pouvant
intéresser les habitants qui vivent à proximité d’Orly :
Ø Table ronde « le
transport aérien de demain en France »
Après avoir insisté sur l’échec des assises
du transport aérien1 dont les professionnels attendaient au
moins une baisse des cotisations et l’application de promesses, les
participants à cette table ronde (Fédération Nationale
de l’Aviation Marchande-FNAM-, EasyJet- compagnie anglaise, 2ème
compagnie en France-, Flyfrenchbee et Union des Aéroports français-UAF-) constatent que la France est insuffisamment desservie et qu’Air France
ne s’est pas positionnée sur les vols nationaux.
Pourtant, la déferlante des low-cost va se
poursuivre car elle répond à une demande croissante des clients, actuellement, en faveur d’EasyJet et de Ryanair ce qui
fragilise le pavillon français -Air France- qui tente le rattrapage avec
Transavia.
Toutes les compagnies aériennes cherchent
à réduire les énergies carbonées
qu’elles consomment. Il semble acquis qu’elles veulent parvenir à la neutralité carbone en 2050. C’est, au
moins, l’engagement qu’elles ont pris au nveau international. Les intervenants
remarquent que le transport ferré reste couteux en électricité.
Eu égard au progrès sur les moteurs
d’avions, ils observent, ensuite, que l’augmentation du nombre de passagers n’a
pas engendré une hausse des nuisances
sonores.
Enfin, les compagnies soumises à la taxe de solidarité aimeraient qu’elle soit ciblée et parvienne réellement
aux intéressés ce dont elles doutent (Taxe prélevée sur le prix des billets pour financer UNITAID, organisation internationale
d’achats de médicaments, en particulier
à destination des pays en voie de développement).
1 Les assises : en France, la croissance mondiale du
trafic aérien reste fragile. Les compagnies
aériennes françaises, depuis 20 ans, perdent des parts de marché dans un
contexte extrêmement concurrentiel, face à des transporteurs étrangers
(compagnies du Golfe) qui jouissent de règles fiscales et sociales plus
favorables. Par ailleurs, la croissance du trafic aérien nécessite un développement
plus durable, notamment en faveur des riverains des aéroports.
Ø Table ronde « CO2,
le bruit et l’emploi »
(Etonnamment, il ne fut jamais question
ni du bruit, ni de l’emploi à cette table ronde. Habituellement, chacune
d’entre elle donne lieu à un débat avec la salle. Ce débat n’eut pas lieu …)
Edward Arkwright (n° 2 d’ADP) expliqua que le nouveau
terminal de Roissy-CDG sera ouvert en 2028 et que CDG a accueilli 73 millions
de passagers en 2018 et Orly, 32 millions. Il pense qu’un effort de pédagogie sera une solution suffisante face aux
difficultés rencontrées avec les populations riveraines.
Quant à
l’emploi, c’est d’un revers de langage qu’il exclut le sujet : la
communauté aéroportuaire n’est pas organisée pour gérer l’emploi : il y a
trop d’entreprises sur une plate-forme !
Dick Benchop de l’aéroport d’Amsterdam préconise une
utilisation du train pour des destinations qui se trouvent à moins de 500 km
d’Amsterdam. Il explique que les carburants
bio sont la réponse aux impératifs du changement climatique (kérosène
synthétique, hydrogène, avion électrique ou hybride, agro carburant agricole ou
forestier, algo carburant qui pourrait se développer d’ici 10 à 20 ans,
utilisation des déchets agricoles et municipaux…). Ils remplaceraient les
carbonés fossiles : pétrole, gaz et charbon.
John Holland-Kaye de l’aéroport de
Londres Heathrow (1er aéroport européen) se félicite qu’Heathrow
soit classé parmi les meilleurs aéroports du monde et espère une rapide
extension de cet aéroport qui est, aujourd’hui, au maximum de sa capacité. Il
espère que l’avion électrique sera une alternative au carburant carboné pour
les petites distances.
Le sénateur de Seine St Denis, Vincent
Capo-Canellas, souhaite que la croissance du transport aérien s’accompagne d’un
souci de diminution des nuisances et espère que l’avenir verra une totale remise
en question des pratiques.
Ø Table ronde « Plus
d’avions, moins de pollution : mission impossible ? »
Le trafic aérien est multiplié par 2 tous
les 15 ans. Les compagnies aériennes s’organisent pour qu’il y ait 50% de
pollution en moins en 2050 de par leur activité, tout en améliorant les
performances énergétiques.
Stéphane Cueille, directeur R&T et innovation de Safran
est très clair : il n’y aura pas
d’avion électrique disponible dans l’aviation commerciale en 2050. L’innovation
indispensable n’existe pas encore aujourd’hui. Ce sera sans doute possible
mais sur de très courtes distances et avec de très petits avions :
aéronefs de livraison sans passagers à bord, drones urbains et péri urbains, navettes
entre centres urbains et aéroports type taxis volants.
L’hybride est difficilement envisageable car cela alourdit l’avion et reste
trop cher. D’ici 2035, une assistance électrique est possible avec seulement un
gain de 15% sur les moteurs. La décarbonisation du carburant semble la solution
préférée des compagnies aériennes.
La part de bio carburant dans le monde s’élève, aujourd’hui,
à 0,04% ! Ils restent très chers à produire et posent le problème de la concurrence
avec les terres cultivables destinées à l’alimentation des populations.
Les groupes pétroliers n’ont cependant pas l’intention de
changer les choses, et la hausse des prix rend difficile pour les compagnies
aériennes de dégager des marges budgétaires suffisantes pour assurer leur
transition énergétique. Bonne nouvelle toutefois : Air France a annoncé la
suppression totale des plastiques.
La pollution
aux abords des aéroports reste préoccupante : CO2, particules ultra fines,
dioxyde d’azote responsable de troubles respiratoires, trainées de condensation… Si l’utilisation de l’hydrogène progresse, il faudra tenir
compte des conséquences des émissions de vapeur d’eau.
Ø Table ronde « les
voitures volantes vont-elles vraiment décoller ? »
On est ici en pleine période de concept.
La Direction générale de l’aviation
civile- DGAC- n’autorisera le transport de passagers que lorsqu’elle aura la
certitude d’obtention du même niveau de sécurité. Les conditions de sûreté devront
être calquées sur l’aviation commerciale quant au survol des zones urbanisées,
aux règles imposées dans les cas d’urgence et des trajectoires séparées de
celles des avions commerciaux devront être définies. Assurément, règlementation
suivra le besoin, toutefois, il persiste une interrogation concernant le cas
des appareils sans pilote.
Interrogation, également, sur l’acceptabilité sociale de ces engins
rappelant que les hélicoptères sont mal acceptés en milieu urbain. A ce stade, l’impact sonore reste inconnu. Uber
assure qu’il ne dépassera pas le bruit urbain.
Uber aviation développera des taxis volants électriques à
décollage vertical avec des gares – les
vertiports-et des connexions précises. Les premiers sont en réflexion à Los
Angeles, Melbourne et Dallas.
La vitesse atteindra 220 à 230 km/h pour un tarif n’excédant
pas le cout d’un taxi au sol, avec un maximum de 5 passagers à bord. Uber
prévoit de créer les premiers vertiports d’ici 5 à 10 ans (sur des parkings,
des immeubles…). Ces engins voleront à
1600 pieds soit environ 500m.
L’appareil sans pilote est à l’étude.