Privatisation d’ADP, quel impact pour nos villes ?





La dernière batterie de conseils municipaux fut l’occasion pour les maires du Nord-Essonne de réagir à l’actualité en proposant une motion relative à la privatisation d’Aéroports de Paris (ADP). Ce texte devait être proposé à toutes les villes. Toutes ou presque…

Athis-Mons fit une fois de plus exception à la règle en annulant ledit Conseil Municipal, portant à quatre le nombre de mois séparant le dernier Conseil de celui prévu en juin (nouveau record battu). Quoiqu’il en soit, nous avions tout de même analysé le sujet pour vous, et avec l’aide d’autres élus locaux avions envisagé un projet de motion alternative, bien moins polémique. 
Je vous laisse le découvrir, précédé d’un court argumentaire.



                                                                                ***


Le débat sur les privatisations, y compris des entreprises
aéroportuaires n’est pas bien neuf: le gouvernement BALLADUR en avait effectué
la mise en bourse sous prétexte d’assurer la respiration du service public dans
un contexte concurrentiel. Rappelons que c’est le Président CHIRAC qui
transforma, en 2005, l’établissement public en Société Anonyme et fit déclasser
les terrains du domaine public.

En l’espèce, il ne faut pas négliger l’impact positif du
développement économique apporté par l’aéroport, et le bassin d’emplois qui en
résulte pour notre territoire. Aussi, requérir un
“durcissement de la réglementation touchant à l’organisation du
trafic aérien
” parait clairement exagéré, l’application du couvre-feu
en l’état étant parfaitement satisfaisant.
Il est assez regrettable que nos municipalités soient amenés à
s’aligner sur les slogans apposés sur les banderoles de la CGT. Cela résulte d’une
vision dogmatique qui confond le législateur et l’actionnaire.

Pour preuve, le plafonnement des créneaux annuels et le couvre-feu
sont tous deux fixés par voie d’arrêté ministériel (respectivement datés de
1994 et 1958) et n’ont donc aucun lien avec le statut de l’entreprise. Soyons
clairs, société publique ou privée, c’est au gouv
ernement qu’il revient de maintenir
ou d’abroger ces dispositions.

La même logique rend inepte l’argumentation sur les impératifs de
sécurité nationale, car on voit mal comment une entreprise même privée pourrait
s’y soustraire. La loi s’applique à tous sur le sol national, et pas uniquement
sur les biens appartenant à la puissance publique. Ainsi, l’Etat punit l’auteur
d’un cambriolage subi par un particulier à travers le Code Pénal, bien qu’il ne
soit pas forcément propriétaire du logement visé.

Aussi, il apparaît plus judicieux d’envisager un texte de motion
qui – au delà du statut d’ADP -, attire bien davantage l’attention des pouvoirs
publics sur la nécessité de respecter le cadre de vie et la tranquillité des
habitants, notamment concernant les nuisances sonores générées par l’activité
tout en défendant l’intérêt économique du bassin d’emploi que l’aéroport
représente pour nous.

Nous vous proposons donc ce projet alternatif, qui reprend les
contours de la motion précédente tout en l’expurgeant de ses passages inutilement
démagogiques afin de privilégier une attitude réaliste et ne pas céder à
l’agitation autour de cette question tout en demeurant dans notre rôle d’élus
municipaux.
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Pont
n°3 de l’ordre du jour : Motion commune des Villes d’Athis-Mons,
Juvisy-sur-Orge,
Savigny-sur-Orge et Viry-Châtillon contre la privatisation de
l’entreprise Aéroports de Paris
Proposition de rédaction alternative 

Depuis
de nombreuses semaines les rumeurs se multiplient au sujet de la volonté du
gouvernement de céder la participation de l’Etat au capital de plusieurs
grandes entreprises françaises dont Aéroport de Paris (ADP). Ces rumeurs, qui
n’en sont plus, vont se concrétiser avec la présentation du projet de la PACTE
(Plan d’Actions pour la Croissance et la Transformation des Entreprises) en
Conseil des Ministres, le 18 avril prochain.
La
tenue des Assises du Transport Aérien le 20 mars 2018 a confirmé cette
possibilité concernant cette entreprise détenue à majorité par L’Etat français
(50.6%)
Avec
près de 100 millions de passagers annuels, les aéroports parisiens
(Paris-Charles de Gaulle, Orly, Le Bourget et Beauvais) sont des places
stratégiques, des outils de rayonnement français à l’échelle mondiale
indispensables au développement économique de la région Ile-de-France.  Agrandi et modernisé, bientôt connecté par le
métro à Paris via la ligne 14, l’aéroport d’Orly constitue un élément
structurant du système aéroportuaire de la métropole régionale.
Si
l’aéroport d’Orly représente un véritable atout de développement et
d’attractivité pour nos territoires, il est également source de nuisances pour
la population. Ainsi, depuis quelques années, son essor est suivi avec
attention afin de permettre de trouver le juste équilibre entre défense des
droits des riverains, lutte contre les nuisances générées par l’activité
aérienne et l’assurance que les habitants bénéficient des retombées économiques
liées à l’activité aéroportuaire.
Avec
plus de 25% des employés directs de l’aéroport d’Orly présents sur le
département de l’Essonne habitant les communes de la circonscription, il est
légitime que les élus locaux s’intéressent à cette question.
Le
bouleversement de la structure de cette entreprise étant attendue,
l’exploitation de nouveaux couloirs aériens peut potentiellement représenter
une menace pour l’environnement, la santé et la préservation du cadre de vie de
nos concitoyens. Aujourd’hui, l’Etat limite ces risques en limitant les
mouvements de vol à 250.000 par an et via l’instauration d’un couvre-feu entre
23h30 et 6h00.
Le
Conseil Municipal

Considérant le projet du gouvernement de reconsidérer le maintien de sa
participation majoritaire au sein du groupe ADP et les inquiétudes, même
infondées, soulevées par les riverains
 – Considérant qu’un maintien pérenne des
dispositions existantes (couvre-feu, limitation des mouvements) est nécessaire
à la qualité de vie de notre territoire,
ALERTE le gouvernement sur la
nécessité de maintenir en l’état la réglementation sur l’organisation du trafic
aérien.

Cité de l’Air: la fin d’une ère (l’Athégien Mars-Avril 2018)

Cité de l’Air: la fin d’une ère (l’Athégien Mars-Avril 2018)

 

 
 
Détruire un quartier historique afin d’accueillir 4000 habitants supplémentaires. Une étude d’impact
remplie d’imprécisions. D’importantes réserves émises à tous les niveaux, y compris de la part des services de l’Etat. Aucun équipement public prévu.
 
Pourtant, notre programme électoral était de: “préserver le tissu pavillonnaire y compris la Cité de l’Air poumon de la ville“.
 
Le Conseil Municipal, mouvementé, n’adopta ce projet qu’à une voix. Deux nouveaux élus se désolidarisèrent
du Maire.
 
Que ceux qui nous firent confiance sachent qu’il reste des élus qui mettront tout en œuvre afin de s’opposer au bétonnage de notre commune.
 
Julien DUMAINE – Laure LAFOND – Sydney FLEURY – Maryline
GRESSY – Michel BOURG – Julienne GEOFFROY
 
email :
athis.espoir.liberte@gmail.com
 
site web :
http://www.julien-dumaine.com

 

Signatures de contrats d’engagement pour l’armée de terre du 26/02 – MICHEL BOURG

Signatures de contrats d’engagement pour l’armée de terre du 26/02 – MICHEL BOURG

 

 
 
Présent ce lundi 26 février 2018 à la salle des mariages de la mairie d’Evry aux côtés de 25 jeunes Essonniens du Centre d’Information et de Recrutement des Forces Armées(CIRFA) qui s’engagèrent pour une durée de 1 à 5 ans dans l’Armée de terre. Ils ont signé leurs contrats en présence du Préfet Délégué pour l’Egalité des Chances, du 1er Adjoint au Maire, du Délégué Militaire Départemental, d’Elus, de Correspondants Défense  et des Anciens Combattants de l’Essonne accompagnés de leurs porte-drapeaux.
 
Certains parents se sont également libérés de leurs obligations professionnelles pour encourager leurs enfants à souscrire leurs contrats d’engagement dans l’armée de terre.
Environ 50 personnes sont venues assister à cette belle cérémonie organisée dans un lieu symbolique, afin de vivre cet engagement fort fait de courage, d’abnégation et de sens des responsabilités d’un de leurs proches.
 
A l’issue de cette signature officielle les jeunes rejoindront soit l’Ecole Nationale des Sous-Officiers d’Active (ENSOA) pour suivre leur formation initiale de chef de groupe d’une durée de 8 mois pour les sous-officiers, soit le fort de Villeneuve- Saint -Georges pour suivre la formation initiale de 6 mois nécessaire pour devenir pompier à la Brigade des Sapeurs -Pompiers de Paris (BSPP), soit les unités présentes dans la France entière pour débuter leur formation initiale de 3 mois suivie d’une formation de spécialité de 3 mois également.
 
Pendant cette période de formation, les nouvelles recrues feront au minimum 3 à 4 séances de sport par semaine, étudieront les relations internationales, apprendront les actes réflexes du militaire (se cacher, se couvrir, se poster), passeront des qualifications en tirs (Famas et Pistolet automatique) et feront des activités sur le terrain, afin de s’aguerrir.
 
 Les sous-officiers apprendront aussi progressivement à commander comme un chef de groupe de n’importe quelle arme (infanterie, cavalerie, génie, artillerie, train…) le fait sur le terrain (un chef de groupe commande 10 personnes dans l’armée de terre), car  à l’issue de leur formation à l’ENSOA, sous réserve de leurs réussites, ils seront nommés sergents et commanderont dans leurs unités d’affectation respectives.
 
En cette belle journée, les 25 jeunes ont été mis à l’honneur et ont fait la fierté de leurs conseillers en recrutement et des anciens combattants qui leur ont montré la voie.  Cette cérémonie s’est terminée par un café de cohésion organisé par la mairie.
 
Cette signature emblématique sera à tout jamais gravée dans la mémoire de ces jeunes, car elle marque le début de leur engagement à servir notre pays. Ces frères d’armes font maintenant partie intégrante de cette belle famille que représente l’Institution Militaire.
 
Tout le personnel du CIRFA souhaite bon vent à ces nouvelles recrues, que la force et le courage soient avec elles durant cette période inoubliable de leurs vies !
 
En 2017 le CIRFA d’Evry a recruté 145 jeunes Essonniens (5 officiers, 17 sous-officiers, 11 pompiers et 112 militaires du rang) alors si vous souhaitez avoir un entretien d’informations sur l’armée de terre, n’hésitez pas à vous rendre dans votre CIRFA de proximité,  toute une équipe de conseillers vous y attend pour vous aider à monter votre projet et vous orienter selon votre profil. Depuis janvier 2018, 42 jeunes d’Evry et des villes à proximité (Corbeil-Essonnes, Ris-Orangis, Athis-Mons, Mennecy…) ont fait le choix de rejoindre l’Armée de Terre, il reste de belles opportunités  à saisir pour 2018, alors engagez- vous pour de belles aventures humaines tout en dépassant vos limites au service d’un collectif et de valeurs qui nous dépassent (solidarité, exemplarité, professionnalisme, cohésion….).
Pour rappel l’Institution Militaire recrute les jeunes  âgés de 18 à 32 ans de sans diplôme à bac + 5 sous conditions d’avoir la nationalité française, de jouir de ses droits civiques, d’avoir fait sa Journée Défense Citoyenneté  (JDC) et d’être motivé et sportif. Au plaisir de vous rencontrer dans votre CIRFA, on ne naît pas militaire on le devient !
 
Michel BOURG
Conseiller Municipal

 

A Evry, le centre commercial a vu le jour en même temps que la ville nouvelle (Le Parisien 20/02)

Evry 2 en 1975, il y a 43 ans, correspondait aux attentes des consommateurs. D’ailleurs celui qui en fait la promotion dajs le parisien est aujourd’hui président … de l’association locale des retraités.
Les investisseurs ont fait une affaire en or et ont largement rentabilisé cet investissement.
Hélas, ils ont eu les dents trop longues et la zone de chalandise n’est pas élastique à l’infini !

L’article du parisien nous apprend que sur 220 boutiques disponibles, seules 170 sont occupées. Soit 50 espaces vides… auxquels il faut ajouter les espaces vides de Thiais…
Ne peut-on pas faire une comparaison avec un projet athégien ?
Il faudrait tendre vers un projet plus écologique et protecteur de cet environnement déjà très pollué. Sport (comme cela était envisagé au départ) entouré de verdure : on a déjà la piscine. Il faut continuer.
Inspirons nous de nos voisins de Paray-Vieille-Poste, qui, intelligemment, ont aménagé un espace vert limitrophe de l’aéroport.

SERIE 2/10. Que sont devenus les lieux emblématiques de l’Essonne ? Alors que le département a fêté ses 50 ans, retour en images sur les lieux qui ont marqué son histoire. Aujourd’hui, gros plan sur le centre commercial Evry 2.

Bien plus qu’un centre commercial, Evry 2 joue le rôle d’un cœur de ville. Créé en même temps que la ville nouvelle, l’établissement poursuit sa vocation depuis son inauguration, le 19 mars 1975 : celle d’offrir « un lieu de vie, d’échanges et de rencontres » aux 52 000 habitants de la commune.
« Quand le centre commercial a ouvert, c’était la révolution ! », se souvient Pierre Maze, l’actuel président de l’Union des retraités d’Evry et ancien gérant de l’espace cinéma du centre pendant vingt-cinq ans. Les habitants du vieil Evry ne l’ont pas vu d’un bon œil mais à cette époque, les clients venaient de loin pour le bowling ou la boîte de nuit. »
Dès sa création, le centre commercial de l’Agora multiplie les partenariats. « Conscient de sa position unique de « Place du Village », Evry 2 s’est naturellement investie dans un rôle culturel et citoyen, témoigne l’actuelle direction. Le centre se transforme régulièrement en lieu de culture grand public avec des expositions, des manifestations culturelles ou encore avec des actions citoyennes comme la lutte contre le sida. » « Il se passait plein de choses, abonde Pierre Maze. Et grâce au théâtre, il y avait toujours des spectacles. »

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Pour l’inauguration, des activités avaient été aménagées dans le centre commercial. /DR

Boosté par les Nouvelles galeries et Euromarché (NDLR : les galeries Lafayette ont quitté le centre pour Carré-Sénart en Seine-et-Marneet Euromarché a été remplacé par Carrefour), le centre commercial Evry connaît un départ en trombe avec 140 boutiques. « J’avais 13 ans lors de l’inauguration, se rappelle Malik Messadi, l’actuel gérant de la boutique Western Candy. C’était un événement, c’est comme si Disneyland arrivait à Evry ». Trois ans plus tard, le jeune homme décroche un petit boulot à Intersport La Hutte.

170 boutiques occupées sur 220 disponibles

« Le centre commercial montait en puissance, j’ai enchaîné avec un contrat dans un magasin de décoration, renchérit-il. Tous les employés se côtoyaient, c’est comme cela que j’ai fait la connaissance du gérant de Western Candy. On a travaillé plus de 20 ans ensemble puis il m’a cédé des parts. Moi, le gamin de 13 ans qui traînait à l’Agora, je suis devenu le gérant de la boutique. C’est incroyable ! »
Aujourd’hui, le centre commercial doit faire face à la concurrence accrue du Carré Sénart. Sur les 220 boutiques disponibles, seules 170 sont aujourd’hui occupées. « Nous sommes en restructuration, assure la direction. Ces espaces disponibles ont vocation à accueillir des enseignes à la recherche de grandes surfaces. » Prochainement, un pôle restauration, qui donnera sur la place des Terrasses, viendra étoffer l’offre gastronomique.

Entrée de ville: projet iconique ou projet ironique ?

Entrée de ville: projet iconique ou projet ironique ?

Athégien, vous avez forcément entendu parler de ce fameux “projet d’entrée de ville”.
Vous avez raté la réunion publique ? Vous n’y comprenez rien ? Qu’est-ce que c’est que cette histoire de soucoupes volantes futuristes ? De cinéma multiplexe ? VIRGIL…le poète romain peut-être ? N’ayez crainte. Je vous ai concocté un petit article sur le sujet.

Présentation du projet d’entrée de ville le15 février 2018 19h30 salle du Conseil

Le Maire ne s’est pas risquée à un exposé magistral. C’est essentiellement Patrick Stephan, président de l’agence Virgil, l’investisseur privé de cette opération, qui est venu défendre son projet devant les Athégiens. Un projet qui est plutôt apparu comme aventureux: nombre d’incertitudes voire d’incohérences ont été mises en lumière en cours de réunion.
Le projet, dénommé “Concorde Plaza ” (le terme “Plaza”, étant particulièrement à la mode chez les investisseurs, y compris à l’étranger dans les zones sous influence économique française comme le récent “sea plaza” situé à Dakar) est, en fait, un centre commercial avec des commerces, des restaurants et un cinéma .
C’est le pendant de Belle Epine, mais en Essonne. 24 000 m2 de commerces qui deviendraient l’identité visuelle de notre ville.

Des commerces, un cinéma, des restaurants. Mais où sont les consommateurs ?

Autour de nous, la concurrence est rude. A Thiais Village dont les boutiques vivotent et changent sans cesse d’enseigne, l’attractivité est assurée par le géant IKEA. En l’espèce (et à défaut d’un équipement sportif d’envergure initialement envisagé), ce serait notre bon vieux Carrefour qui serait chargé d’appâter le client. Faut-il rappeler que la santé financière des hypermarchés n’est plus ce qu’elle était depuis quelques années ? En matière de locomotive, on a sans doute vu mieux.

En fait de commerces, Patrick Stéphan a, également, évoqué l’installation d’une moyenne surface. Il ne lui aura pas échappé que les consommateurs délaissent les hypers et retournent vers les petites et moyennes surfaces. Mais ce débouché n’empiéterait-il pas sur la zone de chalandise de ce même Carrefour d’Athis-Mons ? Certains l’ont soulevé, une surface commerciale supplémentaire pourrait porter le coup de grâce au boucher, boulanger, tabac…du centre-ville.
Ce a quoi il fut répondu que ce nouveau centre commercial serait notre nouveau centre-ville. Au de sa situation géographique  (coincé à la frontière de la zone aéroportuaire), l’affirmation est pour le moins osée.

Les enseignes, déjà choisies, n’ont pas été communiquées. Certains Athégiens se sont inquiétés d’un choix de commerces qui accentuerait encore la paupérisation de notre ville. A cela, Patrick Stephan insiste sur la mixité entre commerces premium et d’autres, beaucoup moins premium. Rien de très original en vue… La doublure de Belle Epine ?
Il espère surtout que les passagers d’Orly viendront jusqu’à la zone commerciale d’Athis Mons. Il les appelle les « transits » ignorant, hélas, que les clients d’un aéroport s’appellent des passagers et que les passagers en transit ne sortent pas de l’aéroport. Pour preuve, l’Aéroville (centre commercial proche de l’aéroport Charles de Gaulle) escomptait que les passagers et les 80.000 salariés de l’aéroport se précipiteraient dans ses boutiques mais ne fait que vivoter, victime de cette erreur d’appréciation et de la cannibalisation qu’exercent entre eux tous ces centres commerciaux construits trop près les uns des autres.

A l’heure du e-commerce et de l’agressivité commerciale d’un Amazon, les centres commerciaux sont-ils encore concurrentiels ? Tous les leaders de la grande distribution ont des accords avec un e-commercial: Auchan avec Alibaba, Google avec Wal-Mart… Il se murmure même qu’Amazon s’apprêterait à racheter Carrefour. Nous allons bien vers la fin des centres commerciaux… Où se trouve l’étude sur la zone de chalandise du nouveau centre commercial ? Où sont les prévisions de rentabilité à court, moyen et long terme ?

Mais, le projet se veut avoir un atout majeur en poche : le cinéma de 1500 places sur 6000 m2… qui viendra donc en concurrence avec ceux de Belle Epine et de l’Agora …
La question de la survie à long terme d’un tel cinéma se pose. Avec le développement de Netflix, OCS, Amazon et du streaming, le moment d’ajouter un cinéma qui a toutes les chances de vivoter est-il bien choisi ? Au niveau national, la fréquentation des cinémas est en chute régulière depuis quelques années déjà.
Au delà d’Athis-Mons, nos villes proches disposent de cinémas locaux qui projettent des films récents à un prix abordable (je pense au Calypso de Viry-Châtillon). Leur arrêt de mort pourrait être signé. Les intervenants semblaient mal informés et balayèrent cet argument pensant que ceux-ci n’étaient réservés qu’aux seuls films d’art et d’essai…

Au surplus, à aucun moment n’a été pris en considération l’attractivité des salles parisiennes, dans l’espérance naïve qu’un cinéma à Athis-Mons retiendra nos jeunes, alors que de magnifiques salles sont à portée de RER (et donc de pass navigo  dézoné le week-end, les jours fériés et pendant les vacances scolaires, mais il est vrai que bien peu d’élus se sont aventurés à emprunter les transports en commun). Bref, à terme, la rentabilité de ce cinéma n’est pas garantie. Où est donc l’étude de marché ?
Enfin, les autorisations pour ce type d’équipement peuvent être longues à venir…Massy a attendu 7 ans !

Ce centre commercial modifiera durablement la circulation.

Patrick Stephan précise que le plan de circulation a été étudié avec des spécialistes. Le Maire confirme que les ingénieurs d’ADP ont aussi étudié le problème. Rappelons que si les ingénieurs d’ADP sont des as de la construction d’aéroports dans le monde, ils ne sont moins spécialisés dans l’étude de la circulation en banlieue parisienne. La situation embouteillée autour d’Orly et de Roissy paraît en tous les cas en témoigner.
Il me semble que l’opposition socialiste a par ailleurs demandé fort judicieusement si le plan de circulation tenait compte de la réflexion de l’Etat sur la circulation dans cette zone (RN7) et si la configuration de la zone commerciale n’allait pas condamner des améliorations futures envisagées par les pouvoirs publics. Il est apparu clairement que Patrick Stephan ignorait totalement ces projets.
En dépit de nombreuses questions posées par les Athégiens présents, il n’a pas pu être garanti que les entrées et sorties du centre commercial  n’allaient pas empirer les embouteillages quotidiens de la RN7 localisés précisément surcette zone de 16h00 à 20h00 (sans parler de la pollution supplémentaire générée).  De plus, la coordination avec le contournement sud d’Orly semble avoir été ignorée.
Quid de l’étude d’impact précise de ce centre commercial sur la circulation ?

L’emploi

500 emplois envisagés. On imagine qu’il s’agit d’emplois ne nécessitant que peu de formation mais il s’agit sans doute de l’un des points forts du projet.

Calendrier

Patrick Stephan espère déposer les permis de construire en septembre. Il pense qu’il aura aussi toutes les autorisations de la CDAC en septembre également. L’optimisme n’a jamais tué personne …heureusement, puisqu’il s’agit là d’un opérateur privé, nous avons davantage de raisons d’être confiant. Rappelons que la ville a déjà mis deux ans pour lancer une simple maîtrise d’oeuvre pour son épicerie sociale  (concernant uniquement des travaux de réaménagement intérieur)…
Début des travaux en février 2019 donc. Le projet comportant plusieurs zones, on ignore encore quelle zone aura la primeur des constructions. En tout état de cause, la zone dite “îlot Charlie”, qui appartient à ADP sera la dernière à être construite.
Devant les questions pointues des Athégiens, le Maire a révélé son dernier argument : un pôle médical sera installé dans le centre commercial. Comme à Belle Epine, donc. Mais pas inutile dans le contexte d’offre de soins athégien.

Bilan

Commerces, cinémas, pôle médical : ce projet est sujet à de profondes incertitudes quant à son caractère viable et semble s’affranchir d’études complémentaires. Pour des raisons de calendrier électoral, Le Maire est pressée. pourtant, si le centre commercial se révélait être un échec- comme ce n’est pas impossible pour un projet qui appartient à un autre temps – , la paupérisation de notre ville en serait malheureusement consolidée. On parlera alors de ghettoïsation de cette ville limitrophe d’un aéroport.
Mention honorable pour le lapsus du jour : en évoquant la circulation liée au centre commercial, le Maire a parlé du franchissement de Seine qui drainerait de nouveaux consommateurs. Elle a également confirmé sa volonté de bétonnage du quartier RN7 qui s’ajoute donc à celui de la Cité de l’Air (mais cette fois, ce n’était pas un lapsus).

Conclusion

En vérité, rien de bien neuf sous le soleil. Rappelons que l’équipe précédente avait déjà un projet à faible valeur ajoutée sur l’ancien stade Barran (un groupe hôtelier, 151 logements sociaux et un KFC). Ici, et contrairement à ce qu’a pu affirmer le Maire dans son discours des vœux, ce projet n’a pas été travaillé “ces dernières semaines”, mais est essentiellement le fruit du travail de l’ancien directeur technique de la ville. Malheureusement, celle-ci est parvenue à dénaturer le projet initial jusqu’à lui en retirer tout intérêt. Il devait comporter une très forte dominante loisirs, et s’appuyer notamment sur un équipement sportif de premier plan, le Palais des Sports, dont le financement était assuré à hauteur de 7.5 millions d’euros par la vente de l’ancien stade de rugby évoqué plus haut. Un tel équipement, pourtant promis et vendu à de nombreuses associations aurait été le fleuron de la ville et une véritable “locomotive” (davantage qu’un hypermarché) pour un projet d’envergure, surtout qu’il avait été pressenti pour être le siège national de la fédération française de Karaté.
Ce directeur technique, limogé par le Maire il y a un an (l’une des raisons de la fin de mes fonctions d’Adjoint), avait notamment été accusé de faire rêver les élus. L’ironie du sort voudrait que le Maire, qui cherche aujourd’hui à faire rêver les Athégiens, se soit condamnée au même destin.

Julien DUMAINE
Conseiller Métropolitain – Conseiller Territorial – Conseiller Municipal

VIRGIL, société par actions simplifiée est en activité depuis 35 ans.
Installée 14 rue de Bassano à PARIS 16 (75116), elle est spécialisée dans le secteur d’activité des agences immobilières. Son effectif est compris entre 6 et 9
salariés. Sur l’année 2015 elle réalise un chiffre d’affaires de 1 164 200,00 €.  Le total du bilan a diminué de 5,67 % entre 2014 et 2015.
Patrick STEPHAN, est président de la société VIRGIL.