Plus de 50 ans après sa création, la piste 4 de l’aéroport d’Orly fait peau neuve. Les 700 personnes mobilisées pour ce chantier titanesque ont cinq semaines pour achever les travaux.
Les camions et machines de chantier ont remplacé les avions sur la piste 4 de l’aéroport d’Orly. L’aéroport a engagé depuis cette semaine la dernière phase des travaux de cette piste qui date de 1963. Les travaux doivent permettre de la mettre en conformité avec la réglementation aéronautique européenne à travers un chantier qui mobilise 700 personnes. Sur un peu plus de cinq semaines, la piste qui représente en surface l’équivalent de 65 terrains de football va être totalement rénovée.
“C’est un chantier d’une ampleur sans précédent, par rapport à ce qu’on a connu sur les 50 dernières années sur Orly. On a 40 chantiers en simultané pour reprendre de fond en comble la poste et être au meilleur niveau en matière de sécurité”, explique Franck Mereyde, directeur de l’aéroport Paris-Orly.
Un défi pour toutes les équipes mobilisées sur ce chantier chiffré à 65 millions d’euros. Les travaux se portent notamment sur la rénovation du balisage lumineux, en le dotant d’une technologie LED, moins gourmande en énergie.
200 piscines olympiques de terre déplacée
La chaussée de la piste va également être rabotée et poncée sur toute sa longueur. Pendant les travaux, ce sont 200.000 mètres cubes de terre qui vont ainsi être bougés, l’équivalent de 200 piscines olympiques. Autre point de ce chantier, le renforcement des extrémités de la piste pour parer aux atterrissages les plus courts.
“C’est comme sur les voies en montagne. Parfois on a des zones de dégagement sur le côté. Là ça va être la même chose, une zone de 240 mètres de long dans laquelle les avions s’ils ratent la dernière sortie peuvent être arrêtés sur cette zone stabilisée”
Des avions réorientés, nuisances sonores pour les riverains
Conséquences de ces travaux, des avions ont dû être réorientés vers la piste 2, d’habitude peu utilisée avec le survol à basse altitude de plusieurs communes de l’Essonne, d’Athis-Mons à Morsang-sur-Orge qui subissent de fait des nuisances sonores.
“Jusqu’à une altitude de 1500 mètres on peut avoir jusqu’à 70, 80 décibels, c’est-à-dire largement au delà du bruit de fond du territoire et par voie de conséquence une réaction des gens au bruit auquel il ne sont pas habitué”, souligne Gérard Bouthier, président du réseau Drapo qui lutte contre les nuisances aériennes.
Jean-Marie Vilain, le maire de Viry-Châtillon, concernée par ces survols s’est toutefois satisfait des discussions avec Aéroports de Paris qui ont permis de réduire d’une semaine les travaux de cet été.