Près de 200 personnes ont manifesté aujourd’hui devant le ministère de la Transition écologique contre l’expulsion de 150 habitants, dont une majorité de Syriens, qui occupent des maisons vacantes appartenant à l’État près de l’aéroport d’Orly.
Ces 150 personnes, dont 70 enfants, occupent depuis 2015 ces logements, vides depuis plusieurs années selon les associations, qui appartiennent à la Direction générale de l’aviation civile (DGAC), rattachée au ministère de la Transition écologique.
Une procédure d’expulsion concernant 12 pavillons a été engagée par la DGAC, selon l’association Droit au logement (DAL), qui affirme qu’une cinquantaine d’habitants de la Cité de l’air à Athis-Mons ont reçu un commandement à quitter les lieux. Mais tous “risquent l’expulsion”, précise l’association.
“Ils ont commencé à squatter il y a deux ans. Avant l’endroit était désert, il y avait de la prostitution, du trafic”, a expliqué à l’AFP Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole du DAL, précisant que les nouveaux habitants avaient fait du lieu un “endroit super chouette”.
L’association a indiqué avoir demandé à rencontrer Nicolas Hulot, le ministre de la Transition écologique, dans un courrier resté pour l’instant sans réponse. “Montrez-vous, on veut un rendez-vous, Monsieur Hulot”, scandaient les manifestants devant le ministère.
“Il y a des enfants qui sont nés à la Cité de l’Air, il y a des Syriens, des Bosniaques, des Roms, des Algériens, des Marocains, des Italiens… on vit ensemble”, s’est exclamé au haut-parleur Sid Touahri, 54 ans, qui se présente comme le “premier” des habitants de la cité.
Le DAL demande à ce que l’État mandate une association pour gérer ce lieu, estimant qu’il n’y a “pas d’urgence” à expulser les habitants et que les reloger à l’hôtel serait “la plus mauvaise solution”.