L’association des habitants de la Cité de l’Air monte au créneau pour
réhabiliter la réputation d’un quartier plombé par l’installation d’un squat
depuis trois ans.
Les petits
pavillons donnent sur des carrés de jardin bien entretenus. Les larges avenues
rectilignes sont épargnées par le gros du trafic automobile et le calme ambiant
parvient à faire oublier la proximité immédiate de l’aéroport d’Orly. Véritable
poumon vert du centre-ville d’Athis-Mons, le quartier de la Cité de l’Air est
sorti depuis quelques mois de sa douce torpeur. Bien malgré lui.
Mis sous le feu
de l’actualité depuis l’arrivée de dizaines de familles venues notamment de
Syrie, le petit coin autrefois tranquille voit son image écornée. Si près de 300 personnes,
selon l’association Droit au Logement (DAL),
 vivent dans un
véritable bidonville rue Henri-Gourmelin dans des habitations délabrées
propriétés de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC), 200 familles
continuent de mener leur vie de quartier quelques rues plus loin.

« C’est la voix
de ces locataires que nous voulons porter en affirmant tout d’abord que la Cité
de l’Air n’est pas un quartier abandonné comme on a pu parfois le lire dans la
presse », clame Etienne Fortin, président de l’Amicale des résidents de la Cité
de l’Air (ARCA). Inquiets de l’image que renvoie leur quartier depuis quelques
mois, les responsables de l’association ont pris le parti de monter à leur tour
au créneau.

Les assistantes
maternelles touchées par la mauvaise réputation du quartier

« Il n’y a
jamais eu de trafic de drogue ou de prostitution dans notre quartier
contrairement à ce qu’a pu laisser entendre un représentant du DAL dans
plusieurs médias, reprend Etienne Fortin. 250 maisons au total sont implantées
sur la Cité de l’Air. Une trentaine est squattée, une quinzaine est vide en
attente d’une relocation et toutes les autres sont louées à des gens issus du
milieu aéronautique qui paient leur loyer et leurs charges. Nous comprenons la
situation des familles de la rue Gourmelin qui sont en détresse, mais les
habitants traditionnels du quartier commencent à subir les conséquences de
l’existence de ces squats. »

Selon l’ARCA,
la nouvelle réputation du quartier commencerait à nuire aux quelques
assistantes maternelles installées sur place, auxquelles les parents
confieraient moins volontiers leurs enfants. « Lors de notre fête annuelle, en
juin, nous avons constaté une baisse de fréquentation à cause de cette image
véhiculée par les médias d’un quartier vide d’habitants », ajoute Etienne
Fortin.


La création d’une ZAC à l’étude
Rattaché à la
commune d’Athis-Mons en 1960, le quartier de la Cité de l’Air fait l’objet d’un
projet de réaménagement. Ce mercredi à 18h30, une réunion publique se tient à
la salle Curie sur le sujet. La ville, qui indique « réfléchir au devenir » de
ce lotissement depuis deux ans, va lancer des études préalables et définir un
périmètre afin de créer une future zone d’aménagement concerté (ZAC) en
association avec la Sorgem, une société d’économie mixte spécialisée dans
l’aménagement public.
« Le projet a
pour objectif premier la mise en valeur de ce lieu remarquable », indique la
municipalité qui affirme sa volonté de « perpétuer l’esprit de la cité jardin »
pour développer un écoquartier sur ce site d’une quarantaine d’hectares.
Réunion publique mercredi à 18h30,
salle Curie, place du Général-de-Gaulle.