Des dizaines d’enfants de réfugiés sont dans l’attente d’une place dans les écoles de la commune. Si l’Etat a rappelé la municipalité à l’ordre, la maire estime qu’il « n’y a pas de places dans les écoles de la ville ».

Ils seraient une bonne cinquantaine à errer chaque jour dans les rues du quartier de la Cité de l’Air d’Athis-Mons. Cinquante filles et garçons âgés de 4 ans à 10 ans, enfants de réfugiés installés pour certains depuis plusieurs mois dans un bidonville, qui attendent une place à l’école.
De nombreuses associations sont montées au créneau pour dénoncer la situation. Parmi celles-ci, l’association juvisienne pour l’accueil des demandeurs d’asile et réfugiés (AJAR) qui a saisi les services de l’Etat sur la situation de ces enfants venus pour la plupart de Syrie. « Si le droit au logement est bafoué à la Cité de l’Air, un autre l’est aussi. Il s’agit de celui à l’éducation », fustige l’AJAR.
Alertée, la sous-préfecture de Palaiseau a adressé un courrier à la maire (LR) d’Athis-Mons Christine Rodier l’été dernier. Dans cette lettre, Chantal Castelnot, la sous-préfète – nommée depuis Préfète de l’Orne – s’appuie sur le Code de l’éducation pour rappeler que « le statut ou le mode d’habitat des familles installées sur le territoire de la commune ne peut être une cause de refus d’inscription d’un enfant soumis à l’obligation scolaire ».

« L’Etat n’a qu’à ouvrir des classes »

Jusqu’alors, l’élue avait justifié son refus en avançant que le lieu de résidence de ces enfants était voué à la démolition. Mais la sous-préfecture ajoute qu’un accueil, même provisoire, est obligatoire en école primaire même si la famille n’est pas en mesure de présenter tous les documents nécessaires lors de l’inscription. Contactée, la préfecture de l’Essonne a refusé de préciser si Christine Rodier s’exposait à des sanctions si elle restait sur ses positions.
« L’Etat n’a qu’à ouvrir des classes, répond cette dernière. Il n’est pas de mon ressort de le faire et il n’y a pas de places dans les écoles de la ville. Par ailleurs, le problème se présente aussi sur d’autres secteurs d’Athis-Mons où existent des squats », affirme Christine Rodier, qui évoque 182 enfants à scolariser sur sa commune.
« Nous sommes scandalisés que depuis plus d’un an rien ne soit fait et que l’obligation qui a été signifiée par l’Etat à Mme Rodier ne soit pas appliquée, critique Patrice Sac, élu d’opposition socialiste. Ce n’est pas forcément simple à gérer mais des solutions existent pour ces enfants qui subissent la situation et qui sont en capacité d’apprendre la langue française quelle que soit leur situation ensuite. »