Les préconisations de l’ancien pilote de ligne essonnien Jean Serrat sont à l’étude. Pour diminuer les nuisances sonores, il conseille une prise d’altitude plus rapide des aéronefs.

Un point d’étape. En langage de personnel de bord on parlerait d’une escale. C’est ainsi qu’a été présentée la commission consultative de l’environnement (CCE) organisée ce mardi en préfecture du Val-de-Marne à Créteil. Durant les cinq heures de débat, il a notamment été question des trajectoires prises par les avions au décollage de l’aéroport d’Orly, face à l’est, au-dessus du Val d’Yerres et une partie de la vallée de la Seine. Car de nouvelles routes sont à l’étude et devraient entrer en vigueur au cours du premier trimestre 2018.
La future trajectoire devrait en fait se calquer sur les trajets déjà effectués, un brin anarchiquement, par les pilotes. « Tous les contrôleurs aériens donnent des routes directes, ça ne sert plus à rien de faire des cartes. C’est comme si vous faisiez une route et que les voitures passaient dans le champ », réagit Jean Serrat, ancien pilote de ligne et désormais force de proposition pour un sujet qui le concerne aussi puisqu’il vit à Soisy-sur-Seine.
Il poursuit : « Les avions passent donc au-dessus de villes où ils ne devraient pas passer comme à Yerres, Saint-Germain-lès-Corbeil, Draveil… » Le nouveau tracé de la DGAC (Direction générale de l’aviation civile) éloignerait les aéronefs des zones habitées et les ferait passer à l’aplomb de la forêt de Sénart. Une information qui ne réjouit guère le mouvement des écologistes indépendants, dont Colette Lecuyer fait partie. « Les populations et l’environnement vont être massacrés », dénonce la militante dans un communiqué.

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Gérard Bouthier, président de l’association DRAPO (Défense des riverains de l’aéroport de Paris-Orly) considère au contraire que « mieux vaut que les avions passent au-dessus de la forêt qu’au-dessus de zones fortement urbanisées ». « Le survol de la forêt n’est pas interdit. Les avions passent là depuis toujours. »
La DGAC étudie actuellement les propositions faites par Jean Serrat pour diminuer les nuisances. Elles consistent à faire prendre de l’altitude aux avions le plus rapidement possible. « De la piste jusqu’à 1 500 pieds (DLR : 500 m), l’avion est en poussée de décollage, et jusqu’à 3 000 pieds (1 000 m), il est en montée. Actuellement, tous les vols restent à 3 000 pieds et prennent ensuite la route directe. L’idée est d’obliger la procédure de montée jusqu’à 5 000 pieds (1 600 m) et d’ensuite leur demander d’aller le plus vite possible à 12 000 pieds (4 000 m). Après, seulement, les contrôleurs pourraient donner des routes directes. » Le gain serait de 10 dB pour les oreilles des riverains des communes concernées.
En octobre, seuls quatre tests ont été effectués sur des Airbus A320 et A330. « C’est trop peu pour être concluant », note Gérard Bouthier. « Nous avons vainement tenté de contacter des représentants de l’aviation civile. De nouvelles réunions de travail sont programmées dans le courant du mois de novembre sur ces sujets entre l’Etat, des élus et les associations. »