Ace rythme-là, la maire d’Athis-Mons, Christine Rodier (LR), n’aura bientôt plus de majorité. Deux nouveaux élus de son camp ont quitté le navire lors du conseil municipal organisé ce mercredi soir. Ce départ porte au nombre de sept les défections enregistrées dans la majorité depuis début février et la création du groupe « Athis-Mons Espoir et Liberté » par l’ancien adjoint entré en dissidence, Julien Dumaine.
Dès l’ouverture de la séance, une chaise vide attire l’attention : Julienne Geoffroy, adjointe en charge des finances, ne siège pas à la droite du maire… le jour du vote du budget. Mais c’est d’abord Michel Bourg, délégué aux anciens combattants et à la citoyenneté, qui envoie la première salve. Au micro, il annonce son ralliement aux frondeurs. La maire accueille cette annonce sans broncher.
Une heure plus tard, au moment du vote du budget, Julien Dumaine lève la main pour prendre la parole. Il lit une lettre confiée par Julienne Geoffroy. Elle y explique en détail les raisons de sa démission, sa « mise à l’écart sur la préparation du budget », « l’autoritarisme de la maire » et « l’opacité de l’administration ». Christine Rodier sort de ses gonds et interrompt sèchement le frondeur : « c’est faux ! Elle n’a jamais été là pour travailler sur ce dossier. Je n’accepte pas ces insultes envers les services. »

Julien Dumaine (à droite), ancien adjoint, mène la fronde contre la maire d’Athis-Mons. (LP/R.C.)
L’élu de 24 ans tente de reprendre le fil de la brûlante missive mais il est de nouveau coupé par la maire : « vous êtes quelqu’un d’irrespectueux. Tout ça parce que vous n’avez pas eu le poste de premier adjoint ! Je vais vous dire : je ne le regrette pas ! » Le public s’en mêle et prend violemment à partie Julien Dumaine : « traître ! Tu devrais avoir honte ! Tu es bien habillé mais tu n’es pas un gentilhomme ! »
Après 20 minutes de cacophonie et de grande tension, les débats reprennent. Le budget, légèrement supérieur à l’an passé et sans augmentation des impôts locaux, est enfin soumis au vote. Il est adopté à une toute petite voix près. Kévin Rainha, pourtant encore dans la majorité, a voté contre…
A la sortie du conseil, Julien Dumaine fait les comptes : « nous sommes désormais six dans le groupe, sûrement sept avec Julienne Geoffroy, c’est quasi sûr. » Christine Rodier, impassible, garde le cap : « je me battrai jusqu’au bout pour mener à bien mon projet ». Elle devra pour cela stopper rapidement l’hémorragie des départs dans son propre camp.
Un projet de 365 logements en accession à la propriété

Au milieu des passes d’armes entre la maire Christine Rodier (LR) et les frondeurs, le conseil municipal d’Athis-Mons a réussi à adopter mercredi soir l’acquisition de plusieurs terrains pour un montant de plus de 1,6 M€ dans le secteur de la ferme de Mons. Les terrains seront ensuite revendus au promoteur Logic-immo, qui prévoit la création de 365 logements disponibles à l’accession à la propriété, dont une partie sera à caractère social. Les futurs immeubles de deux à quatre étages s’élèveront notamment le long de la rue Henri-Dunant et de la rue Robert Schuman. Le programme prévoit aussi l’implantation de commerces de proximité.
François Garcia (PS), ancien maire et opposant, s’inquiète que ce projet dénature « le côté village de la commune, auquel les habitants sont très attachés ». « Ce quartier restera dans l’esprit du vieux Mons. La ferme, dont la charpente date du XVe siècle, sera rénovée », tient à rassurer Christine Rodier. Par ailleurs, la ville a vendu à un autre promoteur un immeuble inoccupé situé rue François-Mitterrand. 40 logements, accessibles aussi à la propriété, y sont prévus.