L’opération à 65 millions d’euros, lancée en janvier 2016, entre dans sa phase finale. 700 professionnels se relaient pour rénover les 1 200 derniers mètres d’enrobé avant la rentrée.
C’est un « chantier sans précédent » que Franck Mereyde n’est pas peu fier d’accueillir. Depuis ce mardi, le grand patron de l’aéroport d’Orly sait sa piste 4 entre des mains expertes. Celles de 700 professionnels affairés nuit et jour, sept jours sur sept, à lui faire profiter des « meilleures pratiques mondiales en matière de sécurité ». Un enrobé ultrarésistant au kérosène, une inclinaison réglée au millimètre pour gérer l’écoulement des eaux, un bout de piste anti-enlisement et des feux de balisage LED, « plus durables et moins consommateurs ».
L’opération à 65 millions d’euros entre en fait dans sa phase terminale. Car l’extraordinaire lifting de la piste 4 — l’une des plus fréquentées de l’aéroport avec 300 décollages et atterrissages par jour — s’échelonne depuis janvier 2016. Mais le coup de boost est pour maintenant : il reste un mois aux 40 entreprises pour venir à bout des 1 200 derniers mètres. Voilà qui explique, sur le terrain, les cent salariés de plus que l’été dernier. « Beaucoup nous disent que 24 heures ici, c’est l’équivalent de huit mois de travaux pour d’une collectivité », assure ce mercredi Franck Mereyde, qui présente le chantier.
La chaussée datait des années 1960
D’ici au 31 août, la chaussée aéronautique des années 1960 aura donc été entièrement renouvelée. Ce qui implique d’abord un « rabotage » de l’ancien revêtement sur 8 cm (dégageant 34 000 t au total), déjà bien avancé ce mercredi midi. Le tout nouveau tapis, déroulé par le plus gros engin spécialisé d’Europe, dissimulera 220 km de câbles alimentant notamment les 1 870 feux de balisage.
. LP/L.M.
Même si 200 000 lettres d’information ont été envoyées en juin, impossible de mener un tel projet sans impacter les voisins. Ni le trafic aérien. Environ 2 400 vols ont été transférés vers Roissy-Charles-de-Gaulle, supprimés ou reprogrammés le temps de l’intervention. Et à Orly, les mouvements d’avions ont été reportés sur la piste 3. « Nous sommes conscients des nuisances engendrées pour les riverains, notamment ceux qui n’ont pas l’habitude d’être survolés, assure Franck Mereyde. Nous mettons d’ailleurs tout en œuvre pour terminer avec trois jours d’avance. »
La piste 4 — qui, selon le groupe ADP « n’a pas vocation à accueillir plus d’avions », — sera alors parée pour les « cinquante prochaines années ». Mais dès 2019, ce sera à la numéro 3 de se refaire une beauté.