Argan livre un nouvel entrepôt à Auchan

La foncière en immobilier logistique poursuit son partenariat avec le groupe Auchan et livre à son client une 4e plateforme.


Cette dernière située à Athis-Mons dans l’Essonne, compte 11 000 m² à température froid positif (mais est extensible à 14 500 m²) et dispose de 50 postes de mise à quais. Ce nouvel entrepôt certifié HQE loué pour 12 ans à la société de commercialisation de fruits et légumes du groupe Auchan, Scofel aura pour mission de servir de plateforme pour livrer les magasins franciliens de sa maison mère.
Avec ce nouvel entrepôt et les livraisons à venir, la surface du patrimoine d’Argan devrait progresser de 15 % et atteindre 1 570 000 m² à la fin de l’année 2017. Par ailleurs, la foncière confirme son objectif de croissance des revenus locatifs de 12 % soit 75 millions d’euros sur l’année.


Commentaire : Excellente nouvelle pour la ville. Le développement économique est sans doute LA priorité pour Athis-Mons. Sur 2016-2017, le recul de l’activité a entraîné une baisse de 8.26% des recettes de CVAE (ex-taxe professionnelle) sur le territoire de la ville. Fort heureusement, la Métropole du Grand Paris n’a pas manqué de compenser ces pertes : les territoires ayant connu une baisse de la CVAE ne se sont pas vus répercuter la baisse sur leur dotation de soutien à l’investissement versée par la Métropole. Toutefois, il convient de favoriser l’activité économique sur la ville afin de ne pas vivre indéfiniment à la remorque des communes les plus dynamiques.

Conseil Municipal du 20 septembre 2017: ce qu’il faut retenir


Le 20
septembre dernier s’est tenu le tant attendu Conseil Municipal trimestriel
imposé par la loi. Ma collègue Julienne GEOFFROY, ancienne adjointe au Maire en
charge des finances (démissionnaire) est intervenue à de multiples reprises et
de façon pertinente sur les questions budgétaires, parvenant à mettre le Maire
en sérieuse difficulté. Elle nous offre donc ce petit compte-rendu de
l’événement dans une analyse en deux temps (revenant sur l’absence de
démocratie puis sur les multiples incertitudes en matière de finances), le tout
dans le style concis et efficace qui la caractérise.


DEFAUT
DE DEMOCRATIE

Triste constat : toujours un rythme d’un seul Conseil Municipal
par trimestre soit le minimum imposé par la loi (
article L. 2121-7  du code général des collectivités territoriales). Trois conseils
municipaux se sont tenus depuis mars, (mars, juin et septembre) alors que le
rythme habituel était d’un conseil par mois auparavant.

La liberté d’expression s’en retrouve donc sérieusement diminuée.
Le Maire nous accuse même de ralentir le déroulement de la séance (vous ne
rêvez pas). La séance de juin s’est certes terminée à 2h30 du matin (!) mais un
nombre anormalement important de points étaient inscrits à l’ordre du jour.
 De plus, la périodicité
des conseils et la volonté du Maire de passer le maximum de points sous la
forme de décisions propres plutôt qu’en délibérations du Conseil Municipal nous
amènent à saisir ces rares occasions de poser des questions.

Cela ne fait que traduire une volonté du maire de dissimuler les
décisions prises. Pour exemple une décision prise en mai/juin n’est communiquée
qu’en septembre. Bien souvent, absence de réponse à nos questions qui révèlent
la non-maîtrise par le Maire de ses propres dossiers. Lorsqu’elle ne botte pas
en touche en invoquant qu’on nous “répondra par écrit ultérieurement”
(ce qui, sauf exception, n’est pas fait), le Maire livre des réponses
brouillonnes, mélangeant plusieurs sujets sans relation avec la question posée,
ce qui m’a notamment obligée à répéter plusieurs fois les mêmes interrogations.
L’échange est impossible, et la situation n’est pas sans rappeler le débat de
l’entre-deux tours de la présidentielle avec la piètre performance offerte par
Marine Le Pen, qui s’enlisait dans ses réponses et perdit beaucoup en
crédibilité.

La comparaison tient. Ainsi, de la même manière que lors de ce
débat télévisuel, l’absence d’arguments du Maire l’a bien vite poussée à effectuer
des attaques personnelles envers des membres de notre groupe. Elle n’a d’ailleurs
pas hésité à me mettre en cause en déclarant que je n’avais jamais travaillé
sur les questions budgétaires lorsque j’étais Adjointe au Maire en charge des
finances. Au-delà du ridicule de cette affirmation (quelque part, elle se
discrédite elle-même en reconnaissant qu’elle se satisfaisait autrefois d’avoir
une adjointe aux finances qui ne faisait rien…), je tiens à préciser
certaines choses. J’ai veillé à la bonne exécution du budget 2014 qui fut voté
par nos prédécesseurs, puis ai élaboré les budgets 2015 et 2016. Il est vrai
que j’ai rencontré quelques difficultés pour le budget 2017 car on me mettait
des bâtons dans les roues et je n’étais pas suivie dans mes orientations.
Effectivement, j’imagine qu’alors “on
avait du mal à [me] mettre la main dessus pour la préparation budgétaire

, puisque j’en ai tiré les conséquences et ai démissionné de ma fonction. Beaucoup
n’ont pas ce courage et restent bien sagement à toucher leurs indemnités…

En bref, tous ces éléments conduisent malheureusement à des
atteintes à la démocratie dans son essence même : pouvoir exprimer ses idées librement.


FINANCES : DE NOMBREUSES INCERTITUDES


Exécution du budget principal de la ville d’Athis-Mons

Le Maire a souscrit en juin un emprunt de
3,2 millions d’euros auprès de la Banque Postale, consommant donc la totalité
des crédits inscrits au budget 2017.

À la suite de notre demande afin de savoir quels investissements
(travaux, acquisitions…) sont financés par cet emprunt, nous avons eu le
droit au très vague “ce qui est
inscrit au budget”,
puis lorsque nous demandions le détail plus précis
au vu de l’absence d’activité sur la ville vint une réponse lapidaire du maire
: “Tous les travaux sont
commencés”

Force est de constater que :

-Les travaux de rénovation du gymnase Hébert n’ont toujours pas
commencé.
-Les travaux pour la création de l’épicerie sociale n’ont pas
non plus commencé (malgré la fermeture des Restos du Coeur…).
-Les travaux du Centre de Loisirs Jean Jaurès n’ont pas encore
débuté.

Or, plusieurs de ces projets, déjà en retard et décalés
d’exercice en exercice, sont financés de manière importante par le Département.
Si ces travaux ne sont pas réalisés avant 2018, la subvention départementale
  sera perdue, conduisant ces projets à être repoussés de
plusieurs années encore.

Un cabinet de consultants en finances
pris par la ville dont on ne connaît pas la ou les missions:
Une prestation “ayant
pour objet de définir les conditions d’accès à une ou plusieurs plateformes
proposées ainsi que les prestations de supports et d’expertises associées pour
une durée de 2 ans”
ça vous parle ? Moi non plus.

Il a été impossible d’obtenir une réponse claire afin de
déterminer si ce contrat évalué à plus de 15 840 € était un coût à l’année
pendant 2 ans ou 15 840 € pour les 2 années.
 

Si le contrat est prévu sur la première option, cette décision
est entachée d’irrégularité car supérieure au montant de 25 000 € HT. Une
consultation aurait dû avoir lieu. Nous attendons donc des précisions de la
municipalité à ce sujet qu’ils n’ont pas été en mesure de nous communiquer en
séance. Le contrat serait le bienvenu afin de pouvoir le déterminer.

Une sous-traitance annoncée du service
informatique nouvellement créé en 2016 entraînant des surcoûts certains au
budget 2017:
Encore une fois, un contrat a été signé concernant “la présentation d’une solution
d’accompagnement à la gestion et au support informatique”
pour 9 000 €
par mois, tel que cela nous était présenté dans le document soumis au Conseil
Municipal. Après questionnement, il nous a été révélé que ce contrat était de
trois mois.  pendant 3 mois ou 9 000 €
pour 3 mois.

Si tel était le cas, comme pour le point précédent cette
décision est entachée d’irrégularité car au-dessus de 25 000 € HT, cette
prestation doit faire l’objet d’un marché public.

Suite à cette intervention de ma part et à quelques mouvements
de panique et réponses incohérentes de sa part, le Maire m’a affirmé qu’il
s’agissait en fait d’un montant de 9000€ pour les trois mois et que le document
présenté en Conseil Municipal était donc faux…

De plus, il nous a été précisé qu’une consultation est prévue à
l’issue de ces 3 mois. Ce candidat pourrait donc être privilégié par rapport
aux autres candidats, ce qui serait assez fâcheux.

En admettant que les réponses aient été exactes et de bonne foi,
on ne peut que remarquer l’étrange façon de procéder de Mme le Maire : au lieu
de monter un marché dès le départ et de d’analyser les offres déposées par les
entreprises, on choisit d’abord une société et on lance ensuite une consultation
lorsque l’on est forcé de le faire parce que le montant devient trop important
et que l’on se heurte au seuil légal des marchés publics…

Pour conclure, et puisqu’on nous accuse sans cesse (à tort) de
critiquer l’administration communale, je tiens à saluer son engagement lors du
Conseil Municipal. Si elle n’était pas présente pour souffler en permanence des
réponses au Maire, les réponses de celle-ci en matière de finances publiques passeraient
assez rapidement de médiocres à catastrophiques.



Julienne GEOFFROY
Conseillère Municipale
Ancienne Adjointe au Maire chargée des Finances


Athis-Mons : jugé pour avoir tiré en pleine rue après s’être fait frapper (Le Parisien 21/09)


Cinq hommes étaient jugés, ce mercredi, pour une bagarre qui a dégénéré en
octobre 2016. Un homme avait ouvert le feu sur des jeunes avec qui il avait un
contentieux. Le jugement a été mis en délibéré.
Il est 22h20,
le 1
er octobre
2016, lorsqu’un homme déterminé s’avance vers une bande de jeunes, attroupés
autour d’une voiture sur l’avenue Henri-Dunant à Athis-Mons. Le pneu de
celle-ci vient d’être crevé par un tir d’arme à feu. Soudain, les hommes se
dispersent et courent dans tous les sens. Certains se cachent derrière le
véhicule. Selon les images de la vidéosurveillance visionnées ce mercredi au
tribunal correctionnel d’Evry, l’homme pressé vient de tirer au moins un coup
de feu. A l’issue de l’audience, le jugement a été mis en délibéré jusqu’au 13
octobre prochain.

L’homme pressé,
Abdel, 28 ans, comparaissait pour violences aggravées avec usage d’arme suivie
d’une incapacité supérieure à 8 jours en récidive. Détenu depuis à
Fleury-Mérogis, il reconnaît avoir tiré. Mais mercredi, il n’était pas le seul
à être jugé. Quatre jeunes étaient appelés à la barre en tant que prévenus et
victimes.

Ce jour-là, une
première altercation a lieu vers 18 heures entre une bande de jeunes du
quartier du Clos-Nollet et Abdel. Ce dernier, venu régler une « histoire de
fille », s’est finalement retrouvé au sol. Jordy, un habitant du quartier, âgé
de 22 ans, est blessé.

Après avoir été
recousus à l’hôpital de Juvisy-sur-Orge, Jordy et ses amis vont de nouveaux
êtres victimes de la colère d’Abdel. Celui-ci, déjà condamné à 14 reprises,
revient à l’endroit des premiers coups mais armé d’un pistolet 9 mm. « Je
voulais leur faire peur. Je pensais que c’était un pétard [NDLR : des balles à
blanc] », clame Abdel face aux juges. Sauf que l’arme a été modifiée et peut «
causer des blessures mortelles », selon les experts.

Une balle
traverse le bras de Jordy. Puis Abdel est désarmé par la bande du Clos Nollet
avant d’être passé à tabac. C’est l’intervention d’un trentenaire du quartier
qui permettra sûrement de lui sauver la vie. Secouru, Abdel est défiguré. Le
médecin retiendra 15 jours d’incapacité totale de travail pour Abdel et 31 pour
Jordy.

Mercredi, le
procureur de la République a requis une condamnation de 5 ans pour Abdel et 6
mois de prison avec sursis pour Jordy. Deux des amis de Jordy, dont l’un avait
récupéré l’arme et l’autre avait donné des coups et avait été blessé, étaient
également aussi jugés. Le parquet a demandé, des peines de 8 mois et 6 mois
respectivement pour ces habitants du Clos Nollet. Quant au dernier prévenu,
détenu à Nanterre, il est soupçonné d’être venu en aide à Abdel, possiblement
avec un couteau. Connu des services de police, il a nié toute présence sur les
lieux. Le parquet demandait toutefois une condamnation de 2 ans de détention.

Comment vit-on quand on est menacé d’expulsion ? Reportage dans l’un des plus grands squats d’Île-de-France (Les Inrocks 15/09)

Dans la cité de l’air d’Athis-Mons, 175 personnes occupent des maisons illégalement. Syriens, Kurdes, Italiens, Français, Bosniaques ou Roms, ils vivent tous à proximité, unis pour une seule raison : la survie.
En arrivant à la cité de l’Air d’Athis-Mons (Essonne) au petit matin, si l’on ne fait pas attention aux toits défoncés des deux premières maisons, rien ne laisse supposer ce qu’il s’y trame. Des voitures sont garées devant des pavillons aux allures de fermes de campagne. Arbres fruitiers et pelouses plus ou moins entretenues jalonnent les allées de ce lotissement coquet de près d’une centaine de maisons. Certains volets sont écaillés, quelques portes branlantes, mais rien de plus. Des habitants partent au boulot, adressent un sourire distrait avant de presser le pas sous la menace des nuages sombres de cette matinée de septembre.
Mais dans cette partie de la cité de l’Air, “il n’y a que des squatteurs”, décrit Mouloud (le prénom a été modifié), lui-même occupant illégal d’un logement. Depuis plus de deux ans, les maisons inoccupées de la cité de l’Air ont été réinvestis par plusieurs vagues de “squatteurs”. Aujourd’hui, il y a plus de 170 personnes, dont 64 enfants de moins 16 ans. Soit une quarantaine de familles qui se partagent 45 maisons.
De temps à autre, le long vrombrissement des avions qui décollent ou atterrissent à Orly rappellent que ces lotissements ne sont pas là par hasard. Séparée de l’aéroport par la bien nommée rue des Pistes, la cité de l’Air a été construite dans les années 50, à destination du personnel d’Orly et d’Air France. Aujourd’hui, il reste environ 200 locataires légaux qui cohabitent tant bien que mal avec les “squatteurs”.
“Il n’y a que les propriétaires qui n’existent pas”
Ici toutes les classes sociales sont représentées, il n’y a que les propriétaires qui n’existent pas”, rigole Mouloud en arpentant les allées de la cité de l’Air, saluant les visages qui émergent peu à peu des pavillons en se frottant les yeux. Dans l’immense majorité, les “squatteurs” sont éligibles au droit au logement opposable et suivie par l’association le Dal (droit au logement).
“Les gens qui sont dans le besoin et qui veulent s’installer sont tous les bienvenus,explique Sid Ahmed. On ne demande pas les papiers ici.” Cet Algérien au visage orné d’une fine barbe argentée, est le squatteur historique. Le premier à avoir poussé la porte d’une maison délaissé de la cité de l’Air, un soir où il faisait trop froid pour dormir dans la rue. En pleine séparation, en galère de logement et d’emploi, il entend parler de cette rue au sein d’une cité “abandonnée”. Arrivé sur place, il découvre que la cité n’est pas du tout abandonnée, mais qu’en revanche une rue entière est inoccupée. Il s’y installe. Et commence à en parler autour de lui. Il ramène une famille Roms et ensemble, il crée un collectif, pour se défendre, pour s’organiser au cas où.
Kurdes, Syriens, Italiens, Français, Roms…
Peu à peu, d’autres familles viennent s’installer, en majorité syriennes. Mais fait original, voire inédit, la cité de l’Air n’est pas squatté par une seule communauté. Au centre la rue entièrement occupée, il y a plusieurs familles roumaines installées dans des maisons qui font face à celles occupées par des Syriens ayant fui la guerre. A côté, plusieurs familles kurdes, hommes, femmes et enfants sont là pour la même raison. A droite, une famille française a investi un pavillon. A gauche, ce sont des Bosniaques. Ici des Italiens. Là-bas des Algériens. A la cité de l’Air d’Athis-Mons, on fait le tour du monde sur deux cents mètres.
Un fragile équilibre maintenu par l’hyperactivité de Sid Ahmed. Tout à la fois interface avec le Dal, conseiller santé ou éducation, médiateur de différends, l’homme n’arrête jamais. Il ne fait pas trois pas sans qu’on lui glisse une feuille de soins sous le nez, une demande de régularisation ou qu’on le salue avec insistance.
Histoire de vies cabossées
Derrière les portes closes des maisons, les histoires de vies cabossées se succèdent sans se ressembler. Avec pour seul lien la galère et le mal-logement. Abu Samir est arrivé avec sa famille il y a dix mois. Ce Kurde de 64 ans, élégant costard trois pièces, collier de barbe et clope au bec était un commerçant d’Alep. Dans son salon très sommairement meublé, assis sur un tapis, il regarde sa petite télé qui diffuse une chaîne syrienne.
En juillet 2015, lorsqu’une bombe a emporté sa maison et celle de son fils, le patriarche s’est réfugié dans son magasin avec sa famille. Sous le souffle d’une nouvelle explosion, son commerce a disparu à son tour. Alors il a décidé de partir d’Alep, emportant toute sa famille avec lui. Treize personnes de 2 à 64 ans sur les routes de l’exil. Il a payé plusieurs passeurs pour traverser la route des Balkans. Il sourit douloureusement en évoquant le trajet. Une fois en France, il est directement venu à Athis-Mons, dont le nom lui avait été murmuré par la communauté kurde. Aujourd’hui, il a demandé l’asile, il a reçu son premier récépissé, étape décisive dans le parcours sinueux de la régularisation. Mais il est confiant. Ses yeux sombres ont vu pire.
Des étudiants et des profs
En sortant, on croise Abdelkrim, un Yézidi au visage aussi rond que ses yeux. Lui est venu ici par hasard, parce qu’il squattait chez un ami au Clos-Nollet, une petite cité en préfabriqués à quelques centaines de mètres de là. Il est installé dans sa petite maison depuis deux ans. Il vient de décrocher un contrat de six mois à Orly pour du nettoyage. Une aubaine. Deuxième bonne nouvelle, il explique à Sid Ahmed que c’est bon, il a eu “le mec des poubelles”, qui doit venir installer des bennes sur la route. Abdelkrim, comme beaucoup d’autres a juste de quoi survivre mais pas assez pour payer un loyer.
Dans une maison un peu à l’écart, on trouve Julie (le prénom a été modifié), la vingtaine. Cette étudiante française prépare un mémoire. Impossible pour ses parents de lui payer un logement, elle vivait dans un box avant d’atterrir à la cité de l’Air. C’est Sid Ahmed qui lui a ouvert un pavillon inoccupé.
Mouloud est Français aussi. Il était professeur d’éco en BTS. Il n’a pas tellement envie de parler de lui parce qu’il s’est retrouvé ici à cause “d’une erreur de parcours”. La maladie, de mauvais investissements, le chômage. Il s’est installé ici avec femme et enfants. Comme les autres, il a poussé la porte d’une maison. Comme les autres, il a appelé EDF, a donné le numéro de compteur et paye son électricité et son gaz. “L’illégalité de l’acte est incontestable Mais il y a des circonstances qui le rendent acceptable, explique cet homme au verbe haut. C’est une propriété de l’Etat, elles sont habitables et pourtant abandonnées.” Le père de famille qui a récemment décroché quelques contrats en tant qu’auto-entrepreneur  espère pouvoir partir au plus vite.
Une mairie “hostile” 
Un essaim d’une demi-douzaine d’enfants l’interrompt soudain. Des Syriens. Une petite dizaine d’années pour le plus vieux. Ils viennent demander à Mouloud quand est-ce que l’école commence. Celui-ci hausse les épaules, impuissant. Aucun n’est scolarisé. La mairie (LR) refuse leur scolarisation, arguant qu’il n’y a plus de places. Malgré la pression des associations, l’édile assure ne pas pouvoir accueillir les enfants. Sur les 64 enfants, seuls dix sont scolarisés. Malgré la pression des associations, la mairie fait la sourde oreille.
Outre une mairie “hostile”, d’autres tensions sont apparues dernièrement. Notamment chez les habitants légaux “qui en on un peu marre” et pour qui la situation est, de fait, compliquée. Jusqu’il y a quelques mois, seule la rue au nord de la cité de l’Air était occupée. Désormais, beaucoup de nouveaux arrivants, dans l’immense majorité des Syriens et des Kurdes, se sont installés au milieu des habitations légalement habitées.
Etienne Fortin, le président de l’Amicale des résidents de la cité de l’Air, une association d’habitant, explique que “ça devient compliqué”, parlant de “bruits tard le soir”“d’ordure dispersées un peu partout” et de “délabrement des habitations squattées”.
Au milieu des lotissements, on aperçoit effectivement quelques ordures qui jurent avec la verdure et la tranquillité de la petite cité verdoyante. Mouloud veut bien l’entendre. “On essaie de leur expliquer comment il faut se tenir, mais on a un peu de mal, avoue-t-il à demi-mot. On les connait un peu moins, c’est plus compliqué.”
Procédures d’expulsions
Il y a aussi les procédures d’expulsions qui visent quelques maisons. Notamment une décision qui doit être rendue fin octobre. En guerre contre la préfecture et la direction générale de l’aviation civile – les deux propriétaires des maisons – les “squatteurs” tentent de s’organiser, en multipliant les actions. Des grandes réunions publiques, des rassemblements devant la préfecture, des marches vers le ministère de l’écologie (et du logement).
Ces procédures révoltent Sid Ahmed. “On vit tranquillement. Moi les ordures je les ramasse s’il faut. On discute tout le temps entre nous pour éviter les tensions. Où est le problème ? Les gens d’ici n’ont nulle part où aller. Ils vont nous mettre à la rue ?”
Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole du Dal, espère que, quoi qu’il se passe, les occupants ne seront pas expulsés avant la trêve hivernale. La bataille reprendra au printemps. En attendant, à Athis-Mons, Abu Samir allume une autre clope sur le seuil de sa porte, Sid Ahmed aide un nouveau venu à déchiffrer sa demande d’asile et les enfants continuent à jouer dans l’herbe.

Athis-Mons : la Poste ferme deux mois pour travaux (Le Parisien 11/09)

Le bureau de poste principal d’Athis-Mons, situé rue Paul-Vaillant-Couturier, a fermé ce lundi pour une période de deux mois. Le site va subir d’importants travaux de modernisation afin de fournir des services plus adaptés à la demande actuelle et de se pourvoir d’un équipement numérique.

Durant la période des travaux, un guichet provisoire est installé à l’arrière du bureau de Poste et permettra le retrait des lettres recommandées et colis. Pour les autres opérations, les usagers sont invités à se tourner vers le Relais Services Publics municipal du Noyer Renard (11, rue des Froides-Bouillies) ou vers les bureaux de Poste de Paray-Vieille-Poste ou Juvisy-sur-Orge. Le bureau central d’Athis-Mons rouvrira ses portes au public le 9 novembre.

Un nouveau radar pour l’aéroport d’Orly

Après deux ans et demi de travaux et de réglages, un nouveau radar de guidage de l’aviation civile est inauguré aujourd’hui à Palaiseau dans le quartier de l’Ecole polytechnique du campus Paris-Saclay, à une trentaine de kilomètres au sud de Paris. La cérémonie se déroule en présence de  Valérie Pécresse, la présidente de la Région Île-de-France.
Cet équipement de contrôle aérien est destiné à identifier et guider les avions civils en région parisienne. Il vient remplacer l’ancien radar de guidage de l’aéroport d’Orlysitué à 1 km environ et qu’il aurait fallu déplacer et rehausser en raison du développement du pôle scientifique et technologique du plateau de Saclay. La DGAC a préféré en construire un nouveau. La tour est équipée sur le toit d’un radôme qui abrite le radar. Cette antenne, sorte de grand râteau, possède une vitesse de rotation de 4 secondes. Equipé des dernières technologies ce nouveau radar offre une meilleure détection des avions dans les zones à forte densité de trafic. Il est relié par fibre optique aux centres en route de la navigation aérienne d’Athis-Mons et d’Orly.
Sa fonction principale est de gérer le trafic aérien de l’aéroport d’Orly situé à quelques kilomètres de là, mais il peut aussi servir de radar de secours pour l’aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle. L’agence Barthélémy-Griño architectes a été chargée du projet architectural. Sa durée opérationnelle est d’une vingtaine d’années.