Athis-Mons : la majorité municipale au bord de l’implosion (Le Parisien 23/03/2017)

Ace rythme-là, la maire d’Athis-Mons, Christine Rodier (LR), n’aura bientôt plus de majorité. Deux nouveaux élus de son camp ont quitté le navire lors du conseil municipal organisé ce mercredi soir. Ce départ porte au nombre de sept les défections enregistrées dans la majorité depuis début février et la création du groupe « Athis-Mons Espoir et Liberté » par l’ancien adjoint entré en dissidence, Julien Dumaine.
Dès l’ouverture de la séance, une chaise vide attire l’attention : Julienne Geoffroy, adjointe en charge des finances, ne siège pas à la droite du maire… le jour du vote du budget. Mais c’est d’abord Michel Bourg, délégué aux anciens combattants et à la citoyenneté, qui envoie la première salve. Au micro, il annonce son ralliement aux frondeurs. La maire accueille cette annonce sans broncher.
Une heure plus tard, au moment du vote du budget, Julien Dumaine lève la main pour prendre la parole. Il lit une lettre confiée par Julienne Geoffroy. Elle y explique en détail les raisons de sa démission, sa « mise à l’écart sur la préparation du budget », « l’autoritarisme de la maire » et « l’opacité de l’administration ». Christine Rodier sort de ses gonds et interrompt sèchement le frondeur : « c’est faux ! Elle n’a jamais été là pour travailler sur ce dossier. Je n’accepte pas ces insultes envers les services. »

Julien Dumaine (à droite), ancien adjoint, mène la fronde contre la maire d’Athis-Mons. (LP/R.C.)
L’élu de 24 ans tente de reprendre le fil de la brûlante missive mais il est de nouveau coupé par la maire : « vous êtes quelqu’un d’irrespectueux. Tout ça parce que vous n’avez pas eu le poste de premier adjoint ! Je vais vous dire : je ne le regrette pas ! » Le public s’en mêle et prend violemment à partie Julien Dumaine : « traître ! Tu devrais avoir honte ! Tu es bien habillé mais tu n’es pas un gentilhomme ! »
Après 20 minutes de cacophonie et de grande tension, les débats reprennent. Le budget, légèrement supérieur à l’an passé et sans augmentation des impôts locaux, est enfin soumis au vote. Il est adopté à une toute petite voix près. Kévin Rainha, pourtant encore dans la majorité, a voté contre…
A la sortie du conseil, Julien Dumaine fait les comptes : « nous sommes désormais six dans le groupe, sûrement sept avec Julienne Geoffroy, c’est quasi sûr. » Christine Rodier, impassible, garde le cap : « je me battrai jusqu’au bout pour mener à bien mon projet ». Elle devra pour cela stopper rapidement l’hémorragie des départs dans son propre camp.
Un projet de 365 logements en accession à la propriété

Au milieu des passes d’armes entre la maire Christine Rodier (LR) et les frondeurs, le conseil municipal d’Athis-Mons a réussi à adopter mercredi soir l’acquisition de plusieurs terrains pour un montant de plus de 1,6 M€ dans le secteur de la ferme de Mons. Les terrains seront ensuite revendus au promoteur Logic-immo, qui prévoit la création de 365 logements disponibles à l’accession à la propriété, dont une partie sera à caractère social. Les futurs immeubles de deux à quatre étages s’élèveront notamment le long de la rue Henri-Dunant et de la rue Robert Schuman. Le programme prévoit aussi l’implantation de commerces de proximité.
François Garcia (PS), ancien maire et opposant, s’inquiète que ce projet dénature « le côté village de la commune, auquel les habitants sont très attachés ». « Ce quartier restera dans l’esprit du vieux Mons. La ferme, dont la charpente date du XVe siècle, sera rénovée », tient à rassurer Christine Rodier. Par ailleurs, la ville a vendu à un autre promoteur un immeuble inoccupé situé rue François-Mitterrand. 40 logements, accessibles aussi à la propriété, y sont prévus.

Lettre de fin de fonctions de M. François ETIENNE – Conseiller municipal délégué aux relations avec le personnel communal

Madame, Monsieur, Chers collègues,
Bonjour,
Après quelques années passées dans le secteur privé, j’ai effectué 33 ans de bons et loyaux services au sein de la collectivité d’Athis-Mons dans différents postes (Bibliothèque, Services Techniques et responsable de l’équipe du Cimetière).
Habitant la ville depuis 1975, j’ai pu suivre la politique de la commune tant de l’extérieur que depuis  l’intérieur.
En 2014, jugeant que l’arrivée de nouveaux visages jeunes, déterminés et intègres pouvaient faire changer l’image de la collectivité, je me suis engagé à défendre les valeurs auxquelles j’étais attaché en me portant candidat sur la liste d’opposition aux élections municipales qui promettait le renouvellement et de nombreux changements.
Une fois élu, je me suis formé sur le tas selon mes compétences. La délégation aux relations avec le personnel m’a été attribuée, mais je me dois de reconnaître aujourd’hui mon échec à infléchir la politique de Christine Rodier, ce qui explique que tous les espoirs du personnel soient déçus. Madame le Maire derrière de mièvres sourires, de belles phrases et ses belles promesses visait surtout à conserver la situation existante.
Ce secret n’en est plus un désormais. Les récents événements mettent un terme à la période où l’on pouvait faire croire que « tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes » (Voltaire).  Je souhaitais toutefois vous faire part de mon expérience personnelle et vous informer de mes choix.
Dès les premières semaines, en dépit de mes fonctions de délégué aux relations avec le personnel communal, je n’ai pas été convié à la visite de présentation que Madame le Maire avait réalisée. Par la suite, je n’ai jamais été associé aux tournées que Madame le Maire pouvait faire de temps à autre sur le terrain auprès des agents, notamment pour la présentation de ses vœux. Cela débutait plutôt mal et commençait à faire naître en moi le sentiment que l’on m’avait utilisé comme simple vitrine. Le fait que je n’étais tenu au courant des mouvements de personnel que via le journal qui accompagne les fiches de paie (soit comme n’importe quel agent) aggravait aussi ce sentiment.
Un autre élément avait également semé le doute en moi : la scène de départ du directeur général des services. Celui-ci a été publiquement encensé, alors même qu’il avait été critiqué ouvertement par le passé. Certains pourront faire le parallèle avec les conditions de départ imposées au directeur des services techniques et verront que tout le monde n’a pas été logé à la même enseigne…
Par ailleurs, ayant travaillé trois ans en tant que responsable de l’équipe du cimetière j’ai tenté d’apporter mon expérience dans ce domaine. Toutefois, cette initiative a été très mal accueillie et il m’a été expliqué que je devais “déconnecter de ce secteur” car je ne faisais plus partie du personnel aujourd’hui.
Tout comme d’autres élus, je n’ai compté ni de mon temps ni de mon énergie et ce toujours dans l’intérêt du personnel: je recevais régulièrement  les agents à mon domicile puisque très souvent ils avaient peur des représailles. Cela ne m’a pas empêché d’être désavoué, voire même humilié à de multiples reprises. Un nombre considérable de dossiers sont restés à sommeiller dans les tiroirs d’un bureau au château et ce malgré mes relances répétitives. Lorsque les agents étaient reçus, ils s’entendaient dire que je n’avais pas effectué de compte-rendu sur leur situation. Pire encore, j’ai été envoyé afin d’annoncer à un agent une rupture de contrat, pour découvrir quelques jours plus tard que Madame le Maire était revenue sur sa décision sans m’en aviser, se plaçant ainsi en sauveur à mes dépens. De même, mon travail est devenu rapidement inutile puisque les documents que je transmettais à Madame le Maire étaient immédiatement remis à la hiérarchie, ce qui n’a pas toujours joué dans l’intérêt des agents qui me sollicitaient dans l’espoir d’obtenir une intervention directe du Maire. Après de tels épisodes vous comprendrez aisément que je préférais par la suite dire aux agents que je n’avais aucun poids et je les invitais à prendre directement rendez-vous avec le Maire.
De plus, l’organisation du travail était particulièrement désordonnée et incohérente: un dossier demandé la semaine précédente pouvait vous valoir le lundi suivant un sermon immérité devant l’ensemble des élus en place  ainsi que des propos démesurés. Très rapidement, j’en vins à limiter mes prises de parole dans les réunions qui suivirent. Bien souvent, les sujets évoqués étaient de toute façon sans grande importance et ne visaient que rarement à faire avancer les affaires de la ville.
Certaines pratiques autoritaires m’ont également beaucoup déplu, notamment lorsque les élus étaient sommés de s’expliquer sur des votes ayant eu lieu à bulletins secrets, ou lorsque Madame le Maire s’est permise de vouloir convoquer mon épouse suite à des propos tenus sur Facebook.
Pour toutes ces raisons, j’avais déjà présenté ma démission à Madame le Maire à plusieurs reprises. Toutefois, à chaque fois celle-ci a su me retenir par de belles paroles. Je comprends désormais qu’elle tenait surtout à se préserver d’un aussi mauvais signal à l’égard de ses employés, dont beaucoup me connaissent bien.
Le personnel est aujourd’hui en grande souffrance, car beaucoup avaient placé des espoirs en nous. La situation est redevenue équivalente à celle que nous avons découverte à notre arrivée. Le pire, c’est que Madame le Maire ne s’en rend pas compte…
Suite aux évènements survenus à l’occasion du dernier Conseil Municipal, j’ai espéré que les choses puissent encore changer. Elles ont empiré avec le début d’une chasse aux sorcières vouée à mettre sous étroite surveillance les éventuels partisans de M. Julien DUMAINE. En conséquence, je préfère faciliter la tâche à Madame le Maire. Le 27 février au soir, je lui ai annoncé mon intention de rejoindre le groupe “ATHIS-MONS: ESPOIR & LIBERTE” qu’il a fondé, car Julien DUMAINE a eu le courage de dire tout haut ce que beaucoup pensaient tout bas. Très compétent, il a le courage de ses opinions et n’a pas été corrompu par la politique car il n’a pas hésité à tout abandonner, y compris ses revenus, pour dénoncer certaines choses et faire ce qu’il croyait juste.
Dès le lendemain  mon adresse informatique était supprimée et ma délégation retirée et de ce fait je ne suis plus joignable en Mairie. Je ne fais plus partie des élus représentants le personnel aux instances paritaires. A l’avenir, pour tout problème, vous pourrez toujours (comme l’avait déjà annoncé Madame le Maire lors de sa présentation des vœux au personnel le vendredi 13 janvier 2017) solliciter auprès de son secrétariat un rendez-vous avec elle.
Je vous remercie tous de la confiance que vous avez pu me témoigner.
Bien à vous,

PF ETIENNE.

Athis-Mons : la préfecture bloque l’achèvement de la salle polyvalente (Le Parisien 09/03/2017)

Athis-Mons : la préfecture bloque l’achèvement de la salle polyvalente (Le Parisien 09/03/2017)

 
Athis-Mons, ce jeudi. La préfecture de l’Essonne a dénoncé le permis de construire de la salle polyvalente d’Athis-Mons, situé rue Vaillant, non loin du parc d’Avaucourt. (LP/L.D.)
«
Incompréhension et agacement. » C’est en ces termes que Christine Rodier, maire (LR) d’Athis-Mons, a accueilli la récente décision de la préfecture de l’Essonne de rejeter le permis de construire de la nouvelle salle polyvalente de sa ville. Une décision que l’Etat explique par un non-respect du plan de prévention des risques d’inondation (PPRI), alors que ce nouvel équipement — érigé sur un ancien site industriel — était quasi achevé puisque la municipalité y avait célébré ses vœux à la population le 12 janvier dernier.
« Depuis juillet 2015, les services de la ville travaillent de concert avec les services de l’Etat pour satisfaire aux exigences du PPRI, s’agace la maire. Ils ont effectué les aménagements demandés suite aux différentes réunions techniques et c’est seulement aujourd’hui que nous sommes informés. » Ses services doivent prochainement rencontrer la préfecture pour tenter de dénouer le dossier. « Tous les éléments sont réunis pour démontrer que les exigences du PPRI sont respectées », poursuit Christine Rodier, pointant au passage du doigt le rôle de ses « opposants politiques », qui avaient adressé en préfecture un courrier contre ce projet situé rue Vaillant.
« Il y a eu précipitation » pour l’opposition
 
Une allusion au groupe mené par le socialiste Patrice Sac, pas franchement supporteur de cette nouvelle réalisation. « Elle ne me semble pas prioritaire, confirme-t-il. Mais ce qui m’a le plus étonné, c’est la méthode. Il y a eu précipitation dans la mesure où les travaux ont été entamés sans attendre l’instruction du permis de construire. Celui-ci a été déposé fin juillet 2016 et les travaux ont démarré dès septembre. »
Un avis partagé par l’ex-adjoint au maire Julien Dumaine. Le frondeur, désormais à la tête de son propre groupe au conseil municipal, ne mâche pas ses mots sur ce dossier. « Le caprice de madame le Maire à vouloir à tout prix un bâtiment fonctionnel pour les vœux 2017 a conduit à traiter l’aspect réglementaire dans la précipitation », dénonce l’élu. Il critique aussi le financement de cette salle : « Aucune subvention n’a été perçue en dehors du fonds de soutien à l’investissement du département de l’Essonne de 475 000 €, souligne-t-il. Encore aurait-il fallu les demander dans les délais et fournir les pièces exigées. »
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Commentaire: J’ai aussi et surtout rappelé la nécessité de ce projet pour notre ville. Je précisais en outre ne pas nourrir de doute quant à la capacité des services de la ville à lever les observations émises par la préfecture mais je pointais du doigt les difficultés de financement de cette opération, avec l’absence de mobilisation de subventions importantes. Je publierai donc rapidement un article détaillant plus précisément nos positions sur le sujet.
 

Athis-Mons : nouvelle défection dans l’équipe de la maire (LR) Christine Rodier (Le Parisien 08/03/2017)

François Étienne, conseiller municipal à Athis-Mons, a quitté la majorité municipale. () DR/Mairie d’Athis-Mons

À
Athis-Mons, le navire municipal continue de prendre l’eau. La maire (LR) Christine Rodier vient d’enregistrer une nouvelle défection au sein de son équipe avec la démission de François Étienne, jusqu’alors conseiller municipal délégué aux relations avec le personnel communal. L’élu rejoint le groupe de dissidents « Athis-Mons Espoir et Liberté », fondé début février par Julien Dumaine qui avait quitté son poste d’adjoint au maire suite à de profonds désaccords avec Christine Rodier. L’élu de 24 ans avait déjà reçu le renfort de trois anciens membres de la majorité : Sydney Fleury, Maryline Gressy et Laure Lafond.

Dans un courrier adressé lundi au maire et destiné à l’informer du ralliement de François Étienne, Julien Dumaine évoque « un climat de suspicion » et « des mesures vexatoires » prises à l’encontre de ce dernier. « Employé communal pendant 33 ans, il s’était engagé à vos côtés dans l’illusion de pouvoir améliorer le sort des agents communaux », poursuit Julien Dumaine qui évoque « la souffrance du personnel » de la ville. Toujours selon le jeune élu, François Étienne « ne souhaite plus cautionner » la politique de la maire à l’égard de ces employés « sous surveillance » et dans la « crainte de représailles professionnelles ».
« Ce ralliement était prévu dès la prise de position de Julien Dumaine », a simplement commenté Christine Rodier.
Bienvenue à lui !







































Athis-Mons : une nouvelle défection dans la majorité de Christine Rodier (l’Essonnien 07/03/2017)


C’est un nouveau coup dur pour la maire d’Athis-Mons. Après avoir perdu quatre membres de sa majorité municipale le mois dernier, c’est au tour de François Étienne, conseiller municipal anciennement délégué aux relations avec le personnel communal, de faire dissidence et de rejoindre le groupe « Athis-Mons espoir et liberté », présidé par Julien Dumaine.
Qui pouvait imaginer que la séance du Conseil municipal d’Athis-Mons du 1er février 2017 aurait encore des conséquences en ce mois de mars ? S’attendant à une prise de conscience et à des changements d’attitude de la part de la maire, suite à l’électrochoc provoqué lors de cette séance, le conseiller municipal François Étienne a vite déchanté. Disant subir un climat de suspicion et des mesures vexatoires à son encontre, à cause de ce qu’il considère être une présomption de déloyauté, ce dernier a préféré quitter la majorité de Christine Rodier.
Dans un communiqué, l’on apprend que l’homme avait présenté sa démission à plusieurs reprises mais était à chaque fois revenu dessus. Ancien employé communal pendant 33 ans, François Étienne rappelle s’être engagé aux côtés de Christine Rodier afin d’améliorer les conditions de travail des agents communaux. Mais après quelques améliorations au début du mandat, un climat délétère se serait mis en place. Il dénonce aujourd’hui un sentiment de surveillance des employés de la collectivité et la « crainte perpétuelle de représailles professionnelles ».
En conséquence de son nouveau positionnement, l’élu s’est vu enlever l’accès à sa messagerie, signifier le retrait de ses délégations par une notification apportée par la Police municipale et retirer son siège à la commission administrative paritaire. Des mesures suffisamment dissuasives pour empêcher d’autres élus de la majorité de rentrer en dissidence ?
Article rédigé par Xavier Longwy